INTRODUCTION
Se rapportant à l’une des plus anciennes activités de l’homme, les trois noms, Agriculture, Agronomie et Phytotechnie, désignent-ils une “Science”, un “art”, ou un ensemble de “techniques” ?
L’AGRICULTURE
Dans son sens étymologique (du latin ager, champ, et colere, cultiver), l’agriculture serait “l’art d’obtenir du sol, tout en maintenant sa fertilité, le maximum de produits utiles”.
Ces produits étant soit la plante, soit l’animal qui mange la plante, le terme “AGRICUTURE” désigne aussi bien les techniques de production des végétaux que celles des productions animales.
L’Agronomie
Du grec nomos, règles, Principes. L’agronomie a aussi un sens général qui se distingue par le type de production tirée du sol : c’est “l’ensemble des sciences”. Les “sciences agronomiques”, qui cherchent à découvrir les lois de la production agricole”.
Les sciences agronomiques assureraient donc le progrès des techniques agricoles, leur donneraient des bases scientifiques.
La Phytotechnie
La Phytotechnie constitue avec la Zootechnie les deux branches des sciences agronomiques et des techniques agricoles. La zootechnie vise la production des animaux, tandis que la Phytotechnie (de photon : la plante, et teckne, l’art, les techniques), désigne l’ensemble des techniques visant à faire produire par le sol sous un climat donne le maximum de de végétaux utiles, dans les meilleures conditions économiques et écologiques.
Cette Phytotechnie est “générale” lorsqu’elle étudie les bases communes à toute production végétale, elle est “spéciale” lorsqu’elle applique ces bases communes à production des différentes “espèces”.
L’agronomie concerne donc les relations qui existent entre les différents éléments (plantes et milieu édaphiques (sol et climat), biologique, e et socio-Economique) d’un système que constitue le champ cultivé.
Ce système est finalisé par l’homme et les connaissances qui sont développées en Agronomie portent donc sur une activité humaine : l’Agriculture, avec comme soucis implicite d’en améliorer l’efficacité.
Aussi, dirions-nous que I ’Agronomie, est la théorie d’une pratique : I’AGRICULTURE.
Écosystème :
En écologie, un écosystème est l'ensemble formé par une association ou communauté d'êtres vivants (ou biocénose) et son environnement biologique, géologique, édaphique, hydrologique, climatique, etc. (le biotope).
Les éléments constituant un écosystème développent un réseau d'échange d'énergie et de matière permettant le maintien et le développement de la vie
Le savoir-faire :
Le savoir-faire est la connaissance des moyens qui permettent l'accomplissement d'une tâche.
Le savoir-faire est différent des autres savoirs comme la connaissance scientifique car il peut être directement appliqué à une tâche. Le savoir-faire en résolution de problèmes est différent de la connaissance sur la résolution des problèmes.
Ø Une des limitations du savoir-faire est sa dépendance à un travail ; ainsi il tend à être moins général que la connaissance.
Ø Un des avantages du savoir-faire est qu'il peut impliquer plus de dimensions, comme l'expérience manuelle, l'entrainement à résoudre des problèmes, la compréhension des limites d'une solution spécifique, etc. Ainsi, le savoir-faire peut fréquemment éclipser la théorie.
Le savoir-faire est un ensemble d'informations techniques secrètes, substantielles et identifiées. Il est défini de la sorte par le Règlement Européen no 316/2014 du 21 mars 2014 :
"Un ensemble d’informations pratiques, résultant de l’expérience et testées, qui est :
Ø secret, c’est-à-dire qu’il n’est pas généralement connu ou facilement accessible,
Ø substantiel, c’est-à-dire important et utile pour la production des produits contractuels,
Ø identifié, c’est-à-dire décrit d’une façon suffisamment complète pour permettre de vérifier qu’il remplit les conditions de secret et de substantialité."
Histoire de l'agriculture
L’agriculture est née avec la mise en terre volontaire de premières semences et de la domestication des animaux par l’homme, lors de la Révolution néolithique, il y a plus de dix mille ans. On peut supposer que cela a débuté par une agriculture de subsistance. Puis, peu à peu, s'est créé une agriculture de production et de négoce. Aujourd’hui, l'organisation des marchés, la démographie, les techniques, le savoir-faire et l’application de hautes technologies sont à la disposition de l'agriculteur pour obtenir des niveaux de production jamais atteints dans l'histoire de l'Homme.
Pendant des dizaines de milliers d'années, l'homme assure sa subsistance avec la chasse, la pêche et la cueillette. Puis se produit le passage de la simple cueillette à une organisation structurée de diverses formes d'agriculture. On recense actuellement trois centres primaires pour les plantes cultivées :
ü Le Proche-Orient avec le fameux Croissant fertile est probablement la première région où l'agriculture apparaît il y a plus de 10 000 ans dans sa partie ouest qui comporte la vallée du Jourdain et le sud-est de la Turquie. Il s'agissait de plantes céréales dont on récolte les graines annuellement : le blé (engrain, amidonnier), l'orge et des légumes secs comme les pois chiches, les pois et les lentilles.
ü Le deuxième centre primaire est la Méso-Amérique (sud du Mexique et nord du Guatemala). Les premières plantes domestiquées sont sans doute les piments et les courges. Le millet (disparu depuis) y a précédé le maïs, apparu vers −5000.
ü Le troisième centre primaire est la Chine, notamment dans le nord où poussent encore le millet et le soja. Le riz apparaît plus tard, vers −6000 ou −5000, lorsque la civilisation des Hans se répand vers le sud. (On note cependant que du riz cultivé daté de plus de 15 000 ans aurait été découvert en Corée)
L'agriculture apparait également de manière indépendante dans le Sahel, en Amérique du Sud et en Nouvelle-Guinée.
Ces nouveautés sont portées par les facteurs favorables que sont la sédentarisation, l'interaction entre l'accroissement des populations et les variations climatiques, les modes de préparation et de cuisson des aliments (fours, poteries, etc.).
Elles se sont généralisées lentement en raison d'une autre série de facteurs :
ü Temps nécessaire pour que les plantes se transforment génétiquement et donnent de plus gros grains et davantage de grains par épi.
ü Changements idéologiques, car labourer la terre représente à l'époque une violation de la terre mère, et requiert davantage de travail que la récolte des céréales « sauvages ».
Cette nouvelle alimentation peut améliorer la nutrition humaine.
ü d'un point de vue quantitatif, puisque les graines sont sèches, elles peuvent être conservées et stockées plus longtemps, et ce, afin de constituer en cas de surplus des réserves
ü d'un point de vue qualitatif, dans les trois centres primaires pré-cités, se produit une association avec les graminées qui apportent des glucides, des légumes secs qui apportent des protéines, et des plantes à huile qui apportent les lipides.
Les études paléo-pathologiques sur les périodes de transition agricole indiquent cependant qu'elles ont été accompagnées du développement de plusieurs pathologies :
ü Augmentation significative du nombre de caries ;
ü Développement des signes de sous-alimentation et de malnutrition ;
ü Développement de maladies infectieuses, de la tuberculose et de la syphilis ;
ü Généralisation de l'arthrose et des maladies dégénératives ;
ü Hausse de la mortalité infantile, baisse de l'espérance de vie ;
ü Baisse de la taille moyenne pouvant atteindre jusqu'à 10 %.
Les explications données sont être de plusieurs ordres :
ü Le passage d'un régime alimentaire diversifié à un régime alimentaire basé sur un petit nombre de végétaux riches en glucides s'est traduit par une baisse de la diversité alimentaire, favorisant la malnutrition et l'augmentation du nombre de caries ;
ü La hausse de la dépendance à quelques plantes cultivées et conservables a d'une part réduit le risque de famine, mais d'autre part augmenté la gravité de celles-ci ;
ü La concentration des habitations, conséquence de la sédentarisation des agriculteurs, a favorisé les épidémies et la survie des agents infectieux (choléra,tuberculose, lèpre puis, dans de plus grandes agglomérations, variole, peste bubonique et rougeole).
ü Le passage à l'agriculture a eu pour effet de développer la stratification sociale, au détriment des plus vulnérables.
D'après Jared Diamond, la révolution agricole a été adoptée très lentement, pour d'autres raisons que le simple rendement à l'hectare :
ü Les conditions de vie engendrées par le mode de vie agricole sont plus favorable à une natalité plus élevée ;
ü Le rapport de force entre communautés de chasseurs-cueilleurs et communautés de paysans est favorable à ces derniers : « Dix paysans mal nourris sont néanmoins plus forts qu'un seul chasseur en bonne santé » ;
ü Dans les derniers siècles, les sociétés agricoles ont été dopées aux énergies non renouvelables.
Transitions vers l'agriculture
La transition d'une économie fondée sur la chasse, la pêche et la cueillette à une économie agricole et d'élevage correspond à une période où l'Homme apprend à modifier à son profit certains cycles naturels de la biomasse (par exemple la reproduction et la sélection des espèces). Cette période est communément appelé la révolution néolithique.
Transition géographique : Elle ne s'est pas faite à partir d'un seule foyer géographique ; on distingue plusieurs grands foyers de domestication. Ainsi en Amérique centrale se sont développées des cultures telles que le maïs, le haricot, la courge, la tomate, la pomme de terre, le tabac, et de nombreuses autres cultures végétales. L'Afrique fut le foyer de domestication du mil, sorgho, millet, et l'Asie de l'Est du riz. En Nouvelle-Guinée, les peuples papous cultivent la canne à sucre et certains légumes-racine depuis environ neuf mille ans. L'agriculture se diffuse en Europe il y a environ 8 500 ans (d'abord en Europe du Sud puis en Europe centrale vers 7 000 ans et en Europe du Nord vers 6 000 ans) selon deux modes possibles : adoption progressive de proche en proche par un nombre de plus en plus élevé de populations de chasseurs-cueilleurs après des premiers contacts avec des agriculteurs du Moyen-Orient ; arrivée en Europe d'agriculteurs migrants du Moyen-Orient qui y apportent leurs techniques, ce dernier mode étant actuellement privilégié par les chercheurs en paléogénomique.
Transition temporelle : cette transition ne s'est pas non plus faite brutalement : des preuves ou indices archéologiques laissent penser que des populations de chasseurs-ceuilleurs ont localement pu longtemps coexister avec celles des premiers agriculteurs. Ainsi en Europe de l'Ouest, des analyses d'ADN faites sur le site archéologique de Bouldnor Cliff (site découvert en 1999, à 11 mètres sous l'actuel niveau de la mer) montrent que des chasseurs-cueilleurs semblent avoir échangé et importé des produits agricoles vers les actuelles îles britanniques en échangeant du blé (au moins deux espèces de blé domestiqué originaire du Moyen-Orient) et d'autres céréales avec les premiers agriculteurs du continent européen10. Si ces données publiées dans la Revue dans Science en 2015 sont confirmées, elles indiquent que « le blé a fait son chemin vers l'extrémité de l'Europe occidentale 2000 ans plus tôt que la date à laquelle on pensait que l'agriculture s'était développée en Grande-Bretagne » (On imaginait antérieurement que des agriculteurs venus du Moyen-Orient il y a environ 10500 ans avaient peu à peu diffusé leurs techniques d'est en ouest en remplaçant les chasseurs-cueilleurs et n'atteignant la Grande-Bretagne qu'il il y a environ 6000 ans10. Des données récentes montrent que des agriculteurs ont longtemps coexisté avec les chasseurs-cueilleurs européens sans les remplacer et probablement souvent sans conflits (une étude publiée en 2013 a conclu qu'il y a 6000 ans environ, des agriculteurs ont commencé à enterrer leurs morts dans la même grotte que celle utilisée par des chasseurs-cueilleurs et qu'« ils ont continué à le faire pendant 800 ans, ce qui suggère que les deux groupes étaient en contact étroit ». Une autre étude, cependant plus controversée a conclu que« il y a environ 6500 ans, des chasseurs-cueilleurs d'Allemagne et de Scandinavie pourraient avoir acquis des porcs domestiqués d'agriculteurs vivant à proximité »10. Au début du XXIème siècle, beaucoup d'archéologues estimaient qu'il y a 8000 années, il n'y avait pas encore d'agriculture à l'ouest des Balkans et de l'actuelle Hongrie. Une autre hypothèse est que ce blé pourrait avoir été importé de l'Est de l'Europe par les chasseurs-cueilleurs "anglais", ce qui évoquerait des routes commerciales plus anciennes que ce qu'on imaginait.
Une hypothèse est que le premier stade du développement agricole fut souvent celui de l'agriculture sur brûlis, consistant à défricher une parcelle par le feu (permettant un enrichissement du sol), puis de la cultiver un ou deux ans, avant de laisser la nature reprendre ses droits, ce processus étant ensuite réitéré ailleurs, l'année suivante.
Évolution de l'agriculture à l’époque antique
L'utilisation courante de l'incendie volontaire comme méthode de défrichement, dans des milieux méditerranéens secs, a conduit à une dégradation du milieu et a rendu impossible l'utilisation de cette méthode. Ainsi, sous l'antiquité, furent élaborés d'autres techniques agricoles reposant soit sur l'arairage (labourage superficiel à l'aide d’un araire, charrue primitive) ou sur l'irrigation. Certaines civilisations classiques, en Mésopotamie, en Chine, en Égypte ou dans les Andes, particulièrement brillantes, ont ainsi mis au point des systèmes d'irrigation particulièrement ingénieux, en utilisant le plus souvent la crue des grands fleuves.
En Occident : révolution agricole de l'an 1000
Paysan se servant d'une faux.
Autour de l'an mille, la crise du système précédent a entraîné une nouvelle révolution agricole et l'essor d'un nouveau système. Il repose en particulier sur l'usage de la charrue, qui permet de retourner des sols plus lourds que l'araire. C'est également à cette époque qu'apparaissent des systèmes complexes d'assolement comme la rotation triennale : toutes les parcelles d'un village sont divisées en trois soles, mis en culture simultanément, et qui tournent chaque année.
Ces innovations permettent en particulier la mise en valeur des forêts de la partie tempérée de l'Europe : les défrichements, essarts, brûlis se multiplient à partir du Xe siècle.
Europe : révolution agricole au XVIIe siècle
À partir de 1650, en Europe, l'agriculture commence une révolution dans son mode de production comme dans les techniques employées aux Pays-Bas et en Angleterre11. On parle parfois de la « culture attelée lourde » comme première révolution agronomique, favorisée par des observations codifiées dans des travaux pionniers comme ceux d'Olivier de Serres (1539-1619): un cycle vertueux s'enclenche, la meilleure alimentation animale permettant des chevaux et des bœufs plus puissants, pouvant tirer des machines plus imposantes, et améliorant ainsi la productivité des terres, tandis qu'on utilise leurs déchets organiques pour faire du fumier. Les instruments agraires sont rapidement modifiés. En France, un tel modèle perdurera jusqu'au XXe siècle, voire jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, tandis que les États-Unis avaient amorcé dès les années 1930 la révolution agronomique moderne.
Agriculture et modernité
Au sens étymologique du terme, agriculture signifie « culture des champs ». Jusqu'au début du XIXe siècle, elle était autonome, et fournissait à l'homme l'essentiel de son alimentation ainsi que de son énergie. Cette agriculture était renouvelable, tant qu'il n'y avait pas surexploitation. La chaîne de conversions énergétiques végétales → animaux → énergie était de très faible rendement, mais elle générait aussi des sous-produits utiles comme le fumier.
À partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, ce système millénaire va fondamentalement évoluer, avec l'utilisation des énergies fossiles (charbon, pétrole), les progrès de la chimie inorganique et l'introduction des engrais minéraux.
L'utilisation croissante de techniques modernes, les progrès en matière de machinisme, les améliorations génétiques des productions animales et végétales, les progrès en matière d'intrants (engrais et produits phytosanitaires), ont permis d'augmenter très fortement les rendements au cours du XXe siècle.
Dès 1946, l'agriculture devient dans de nombreux pays une industrie, qui non seulement assure les besoins de l'exploitant, mais fournit un surplus destiné à couvrir les besoins de la population non agricole ainsi que l'exportation. On parle d'agribusiness. Subventionnée par la PAC, l'agriculture européenne est même victime de crises de surproduction, tandis que la filière agroalimentaire détermine en partie l'avenir du secteur.
L'intensification de l'agriculture datant des années 1960 à 1980 est aussi connue sous le terme de révolution verte.
Les pays en voie de développement n'ont souvent pas pu bénéficier des avantages de l'agriculture moderne en raison en particulier d'un climat défavorable et d'un manque de capital financier.
L’agriculture d’aujourd’hui repose sur des concepts fondamentaux, basés sur la fiabilité et la rapidité d'action. Les problèmes combinés tel que la chute inattendue du rendement ou l'augmentation brusque de la température ne se résolvent qu'avec une bonne maîtrise rationnelle de tous les éléments constitutifs du système de production.
Dès le début XXe siècle, est apparue l'agriculture dite biologique poussée par des consommateurs et des agriculteurs recherchant une meilleure protection de l'environnement, par des agriculteurs voulant se protéger des excès de l'agriculture intensive ou bien qui voulaient pérenniser certaines méthodes traditionnelles dans des pays émergents tout en assurant un bon revenu économique. On peut désigner l'origine de l'agriculture biologique au travers des travaux de Steiner.
Spécificité et rôle de l’agriculture dans le développement
Spécificité de l’agriculture
Dans l’économie de tout pays on distingue 3 secteurs :
ü Le secteur primaire qui est celui de l’agriculture
ü Le secteur secondaire qui est celui de l’industrie
ü Le secteur tertiaire qui est celui du commerce et des services
Dans l’industrie on utilise une matière première pour avoir un produit fini. Par exemple dans l’industrie de la confection, la toile est découpée assemblée pour avoir un vertement. Dans le processus, on a une matière première sur laquelle on fait intervenir une main d’œuvre spécialisée qui donne le produit fini en bout de chaine. On peut le résumé ainsi :
Toile (Matière première) + La main d’œuvre + Les machines –outilsè produit fini
Par rapport à la matière première, il y a une valeur ajoutée par le travail de la main d’œuvre et celui des machines-outils. Donc il y a production de richesse.
Ce produit fini va aboutir dans le commerce qui va le mettre à la disposition des consommateurs. Dans ce cadre, on considère ce service comme ne produisant pas de valeur ajoutée.
L’autre secteur qui produit des valeurs ajoutées est celui de l’agriculture :
Semences (matières première) + La main d’œuvre + Les machines –outilsè produit fini
L’équation semble la même que dans le cas de l’industrie cependant avec une différence. La quantité de toile utilisée pourra donner une certaine quantité donnée de vêtements. S’il y a matière première pour dix vêtements, on ne pourra que produire dix vêtements. A l’inverse dans l’agriculture, pour dix kilogrammes de semences de maïs mises en terre on peut produire 1000 à 8000 kilogrammes de grains suivants les conditions de production et la qualité des intrants utilisés. Donc l’activité agricole se signale par sa capacité à produire de la richesse dans une plus grande proportion.
Cette capacité vient du fait qu’elle fait appel à une activité biologique qui transforme les éléments de l’environnement tels que : eau, gaz carbonique, minéraux en un produit vivant.
Le premier secteur créateur de richesse est donc l’agriculture.
Rôle de l’agriculture dans le développement d’un pays
ü Fourniture de produits alimentaires et de matières premières
Pour nourrir la population d’un pays l’agriculture doit produire davantage de nourriture que ce qui est strictement nécessaire aux agriculteurs et à leurs familles. Ainsi elle permettra de renouveler la force de travail des travailleurs des autres secteurs et en particulier de l’industrie.
Une production insuffisante peut se traduire par une forte augmentation des prix des produits alimentaire et induire ainsi des hausses salariales très importantes. C’est pourquoi les détenteurs de capitaux et les responsable de l’économie ont souvent intérêt à permettre et à encourager l’accroissement rapide de la productivité agricole afin d’obtenir les aliments aux moindres prix, abaisser au maximum le cout de la force de travail, et accroitre ainsi leurs propre capacité d’épargne et d’investissement.
L’agriculture joue un rôle de fournisseurs de matières premières a des industries comme:
L’industrie textile (coton, laine), les brasseries (orge), les huileries (Soja, l’arachide), l’industrie pharmaceutique (quinquina, belladone). Tout comme pour l’utilisation alimentaire, la productivité de l’agriculture pour ces produits particuliers est intéressante pour l’industrie.
ü Fournitures de capitaux
L’agriculture peut contribuer à pouvoir fournir de capitaux aux autres secteurs de l’économie. A partir du moment où les technique agricoles permettent d’obtenir d’important surplus, au-delà de ce qui est nécessaire aux besoins d’entretien des producteurs et de leurs familles, l’agriculture se trouve en mesure de fournir une épargne dont une partie peut être transférée a des fins productives. Le transfert se fait à travers les impôts fonciers ou les taxes sur les productions commercialisées ou à travers l’échange inégal.
ü Réservoir de main d’œuvre
Qu’il s’agit de migration temporaire ou définitive, l’agriculture fournir régulièrement des hommes en âge de travailler pour la croissance et le développement des autres branches de l’économie. Ce déplacement peut avoir deux causes :
1. L’accroissement de la productivité de l’agriculture
Les travailleurs faisant partie des exploitations agricoles qui ont été incapables de s’adapter aux exigences des nouvelles techniques, a la mécanisation et à la motorisation de l’agriculture ont dû partir parce que leurs produits n’étaient plus compétitifs.
2. L’échange inégal avec les autres secteurs
De plus en plus, les agriculteurs doivent vendre une plus grande quantité de leurs productions pour avoir accès au même niveau de biens et services. Lorsque les conditions se détériorent ainsi et que l’agriculture ne peut plus subvenir à leurs besoins, ils prennent le chemin de la ville.
ü Débouché pour les produits industriels
Dans les pays ou l’agriculture emploie une part importante de la population active, le pouvoir d’achat des agriculteurs représente un élément essentiel au développement du marché des biens industriels. A partir du moment où une fraction de leurs production agricole est commercialisée, les paysans se trouvent en mesure d’acheter les produits de l’industrie. L’augmentation des revenues agricole peut élargir la demande en produits de consommation courante (tissus, chaussures, savons…) et stimuler les industries correspondantes.
Les industries peuvent avoir intérêt à des marches relativement homogènes de façon à produire d’emblée leurs biens à grande échelle. Mais cela n’est possible que si les revenus agricoles sont partagés de façon plutôt égalitaire. Les fortes inégalités sociales qui prédominent dans les campagnes de certain pays, du fait d’un accès différencier a la terre, sont autant d’obstacles à une industrialisation rapide. Les politiques agraires qui oeuvrent pour la justice sociale sont alors aussi souvent celles qui favorisent le développement économique.
Les différents types d’agriculture dans le monde
Les agricultures peuvent être classées de différentes manières ; les types qui vont être présentes seront classés d’après les critères suivants :
ü Le pourcentage de population active s’occupant de l’agriculture
ü La participation de l’agriculture au PIB
ü Le degré d’utilisation des engrais
ü Le niveau de mécanisation
D’après ces critères on peut classée les agricultures du monde en deux groupes
a) Les agricultures des pays développés
b) Les agricultures des pays sous-développés
Agricultures des pays développés
Ce type d’agriculture emploie très peu de gens de la population active, environ 5%. Elle est fortement mécanisée. Il y a une forte utilisation d’intrants (engrais, pesticides, semences améliorées). Les rendements sont élevés. Malgré son efficience et les moyens engagés, sa participation au PIB est faible. Dans cette catégorie on retrouve des pays comme les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne.
Agriculture des pays sous-développés
Ce type d’agriculture emploie beaucoup de gens de la population active (50% et plus). Elle est très peu mécanisée avec une grande utilisation d’instruments manuels (particulièrement la houe) les rendements sont faible ainsi que l’utilisation d’intrants. La participation de l’agriculture au PIB est appréciable et se chiffre autour de 30% et plus
Entre ces deux types d’agriculture on retrouve des agricultures en transition qui se rapproche des caractéristiques des pays développés. Parmi les pays faisant partie de ce groupe, on peut citer le Brésil, l’Argentine comme pays émergeant. Dans la caraïbe, des pays comme Cuba ou la République Dominicaine qui ne sont pas classés comme pays développés mais présentent certaine caractéristiques qui les rapprochent des pays développés.
Le modèle le plus intéressant dans ces pays en regard aux caractéristiques de l’agriculture haïtienne est l’agriculture chinoise.
L’agriculture chinoise emploie beaucoup de main d’œuvre, 65% de la population active. Le niveau de rendement est appréciable ainsi que le niveau d’utilisation des intrants et des machines agricoles. Sa participation au PIB se chiffre autour de 20%.
Voici une agriculture qui emploie beaucoup de main d’œuvre, utilise beaucoup d’engrais et qui présente un niveau de rendement appréciable. En termes de pourcentage de la population active dans l’agriculture, Haïti présente presque le même chiffre.
Est-ce-que l’agriculture chinoise pourrait servir de modèle, vu les difficultés à mettre en place un secteur industriel pouvant absorber la main d’œuvre délaissant l’agriculture ?
Présentation du secteur agricole haïtien
Contexte socio-économique
Avec une superficie d’environ 27 750 km2, la République d’Haïti occupe 36% de la superficie totale de l’île d’Hispaniola. Elle est placée entre 18˚ et 19˚ de latitude Nord et 68˚ et 75˚ de longitude Ouest. Elle est limitée à l’Ouest par Cuba (90 km) et par la Jamaïque (190 km) et à l’Est par la République Dominicaine avec près de 386 km de frontière terrestre entre les 2 pays. Le relief est dominé par les montagnes qui couvrent environ trois quarts de la superficie du pays (IHSI, 2015), ce qui rend fragile l’environnement physique du pays en tenant compte de la situation des ressources forestières.
D’après la dernière estimation de l’IHSI, Haïti compte une population de 10.911.819 habitants dont 50,43% de femmes et 49,56% d’hommes (IHSI, 2015). Le pays a la plus forte densité de la population dans la région (soit 379 personnes au km2). Le taux de croissance annuelle de la population est de 1,3%. La partie de la population qui est essentiellement rurale est estimé à 48,1%. Les enfants et les jeunes de moins de 25 ans représentent plus de 56% de la population totale.
La forte migration de la population, surtout par la fraction la plus jeune, vers les villes et à l’étranger est à l’origine d’une diminution de la population rurale (estimée à près de 41% par la Banque Mondiale)[1].
Agriculture et développement rural
Les exploitations agricoles sont caractérisées par un faible accès aux moyens de production et elles sont tributaires, à 90%, de la pluviométrie alors que 10% des parcelles sont dans les périmètres irrigués qui font face aux problèmes d’approvisionnement en eau et à l’ensablement de canaux d’irrigation.
Après deux années de sécheresse consécutive (2013-2015) plus l’ouragan Matthew du mois d’octobre 2016, dans les départements de Grande Anse et du Sud, deux exploitants sur trois ont eu des parcelles endommagées et ont perdu au moins trois quart de leurs stocks alimentaires (CNSA, 2016).
Le secteur de la pêche et de l’aquaculture joue un rôle important dans l’économie haïtienne en raison de sa contribution. Se produisant dans de nombreuses parties d'environ 1700 km des côtes, du pays, la pêche en Haïti est d'une grande pertinence socio-économique car elle génère environ 77.000 emplois à temps plein (52.000 emplois directs et 25.000 emplois indirects), et 2,5% du PIB (EF 2010-11). La pêche artisanale demeure le principal type de pêche maritime en Haïti. La consommation de protéine d’origine animale à Haïti est estimée en 15,55 Kg/habitant/an, par dessous de la valeur cible considérée au niveau mondial pour la consommation de protéines d’origine animale (23 Kg/habitant/an). D’ailleurs, la consommation de produits de la pêche (estimé à 4,8 Kg de poisson/habitant/an) est aussi en dessous de la moyenne des autres pays de la région de la Caraïbe.
Au sein d’une exploitation agricole, l’élevage constitue l’âme et l’essence même de toutes les activités qui s’y réalisent. De plus, le bétail, grand ou petit, est étroitement lié à l’environnement socio-culturel de petits exploitants ruraux pour lesquels l’élevage représente un élément de durabilité et de stabilité économique. Environ 95 % de la production animale est assurée par les petits paysans, et ces produits animaux représentent 11 à 12 % de la production agricole totale.
Malgré le rôle déterminant que joue l’élevage dans le fonctionnement de l’exploitation, il est souvent considéré comme une activité secondaire, ceci dû au manque d’information que l’élevage peut jouer dans l’économie de ménage.
Le déclin de la production agricole en Haïti
Suite à un programme signé avec le FMI en 1995, les droits de douanes sur le riz passent de 35% à 3%. Le riz de Miami venant des États-Unis, inonde le marché haïtien si bien que ce petit pays atteint la place dans le classement des importateurs de riz états-unien. La chute des droits de douane a provoqué la décapitalisation des petits paysans, autosuffisant jusqu’au début des années 1980, ce qui a transformé le pays, en importateur de riz. En 2008, Haïti importe 82 % de sa consommation de riz.
De plus, Haïti est membre de l'OMC. La libéralisation des échanges est le cheval de bataille de cette organisation internationale née en 1995 pour compléter le duo FMI/Banque mondiale et accentuer la déréglementation de l’économie.
Les types d’agriculture
L'agriculture intensive
L’agriculture intensive vise à produire le maximum sur un terrain restreint. Ce mode d’exploitation exige alors un travail acharné, des outils mécaniques efficaces et l’utilisation d’engrais et de produits chimiques variés. L’agriculture intensive est très spécialisée.
L'agriculture extensive
L’agriculture extensive se pratique sur de très grandes surfaces divisées en sections. Le rendement des terres est plus faible, mais exige moins de travail spécialisé.
L'agriculture intensive VS L'agriculture extensive
L'agriculture extensive est un système de production agricole qui ne maximise pas la productivité du sol pratiquée le plus souvent sur des vastes étendues. Elle se caractérise par des rendements à l'hectare relativement faible. Cette agriculture s'oppose à L'agriculture intensive caractérisée par des rendements très élevés et dont la forme extrême est l'agriculture hors sols.
L'agriculture vivrière (ou de subsistance)
Agriculture vivrière (ou de subsistance) : agriculture dont les productions végétales et animales sont destinées pour l’essentiel à nourrir les paysans eux-mêmes et leur famille.
En effet, de nos jours on trouve encore des «fermes familiales» tenues en général par des fermiers mais il arrive parfois que l'on trouve des universitaires qui, à leurs heures perdues, s'improvisent agriculteurs.
Les récoltes de ces « petits agriculteurs » ne sont pas destinées à être vendues mais bien à être consommées par leur ménage.
Certains font le choix de reprendre la ferme familiale, d'autres en mettent une en place à cause des OGM et des engrais qui effraient beaucoup de personnes.
La consommation de leurs produits les rassure car leurs récoltes sont dites «Bio» : en effet, dans ce type de cultures il n'y a pas d'utilisation de produits chimiques.
L’agriculture biologique
Se définit comme un système de gestion agricole et de production alimentaire qui allie les meilleures pratiques environnementales, un haut degré de biodiversité, la préservation des ressources naturelles, l’application de normes élevées en matière de bienêtre animal et une méthode de production recourant à des substances et des produits naturels.
Récapitulatif des raisons pour lesquelles ces types d'agriculture sont utilisésL'agriculture intensive :Ce type d'agriculture est utilisé dans un but lucratif c'est généralement une production de masse qui est faite. En effet, ce sont les produits agricoles issus de l'agriculture intensive qui sont le plus exportés. L'agriculture extensive : Elle est utilisée dans un but lucratif, tout comme l'agriculture intensive. Même si ses rendements sont moins importants, c'est celle que l'on retrouve le plus, puisqu'elle est en quelques sortes moins exigeante que l'agriculture intensive. L'agriculture vivrière (ou de subsistance) :C'est un type d'agriculture bien particulier qui ne produit ni en masse, ni dans un but lucratif, mai dans le but de nourrir un ménage avec des aliments sains, fruits de leur labeur. Ainsi, les petits agriculteurs luttent à leur façon contre les OGM, les pesticides, et contre les engrais chimiques.
L’agriculture biologique L’agriculture biologique est conçue entre autres pour: a) Augmenter et préserver la diversité biologique dans l’ensemble du système; b) Accroître l’activité et maintenir la fertilité des sols à long terme; c) Recycler les déchets d’origine végétale et animale afin de restituer les éléments nutritifs à la terre, pour réduire le plus possible, l’utilisation de ressources non renouvelables; d) S’appuyer sur les ressources renouvelables dans les systèmes agricoles organisés; e) Promouvoir le bon usage des sols, de l’eau et réduire le plus possible toutes les formes de pollution que les pratiques culturales peuvent provoquer; f) Manipuler les denrées agricoles, en étant attentif aux méthodes de conservation et de transformation, qui permettent de maintenir l’intégrité biologique et les qualités essentielles du produit à tous les stades; |
Les conséquences de l’agriculture intensive sur les terres
L’agriculture intensive a permis d’augmenter considérablement la productivité des fermes et d’assurer ainsi la sécurité alimentaire des populations. Toutefois, ce mode d’exploitation agricole a aussi des répercussions importantes sur les sols. La monoculture intensive rend les terres très sensibles. Un seul évènement peut causer la perte de l’ensemble de la production : invasion d’insectes ravageurs, sécheresse, inondation. Les monocultures rendent aussi les terres moins fertiles. Malgré les rotations et les systèmes de jachères, les sols contiennent moins d’éléments essentiels à la croissance des plantes.
Les grandes fermes à production intensive doivent utiliser beaucoup d’engrais chimiques, de pesticides et autres produits chimiques pour protéger la production. Ces produits causent l’appauvrissement des terres et la pollution des sols. Les grands champs rendent les sols plus vulnérables à l’érosion par le vent et l’eau. De plus, le défrichement que nécessitent ces grands espaces contribue à la déforestation. Enfin, la propagation d’insectes, de champignons et autre nuisance s’y fait plus facilement.
Les principales productions agricoles haïtiennes
Les principales productions sont le café, les mangues, le cacao, le riz, la canne à sucre, le sisal, les haricots, le maïs et le sorgho. Cependant, les principaux produits d'exportation demeurent le café, le cacao, la canne à sucre, le sisal et les fruits particulièrement les mangues. Toutefois, chacun des 10 Départements géographiques du pays, présente de réelles potentialités :
Productions et potentialités respectives de chacun des 10 Départements géographiques du pays
Département de l’Ouest
Le Département de l’Ouest a une superficie de 4 826.5 km2. Avec un pourcentage de 67% d’urbanisation, il recèle la plus grande partie de la population du pays, soit 37.9% de la population totale. En plaine, les principales cultures sont la canne-à-sucre, la banane, certains arbres fruitiers. Les montagnes sont surtout pourvues de céréales, d’haricots, de caféiers et des cultures maraîchères
Département de l’Artibonite
Le Département de l’Artibonite a pour principale culture le riz. Communément appelé le Grenier d’Haïti pour avoir su assurer dans le temps l’autonomie du pays grâce à sa production rizicole, il est classé comme premier Département de par son étendue. La vallée de l’Artibonite compte 45 000 hectares (has) de terres dont 28 000 has < irrigués > sont plantés en riz. Elle est responsable de 75% de la production rizicole, soit 67 500 tonnes.
Le Département de l’Artibonite est aussi le plus grand producteur national d’aubergine, d’oignon, d’échalote et d’ail. Il s’étend sur une surface de 4 980 km2. Le Département de l’Artibonite est irrigué à 53% de sa capacité totale et les régions les plus fertiles s’étendent de Verrettes à la Petite Rivière de l’Artibonite.
Département du Nord
Le Département du Nord s’étend sur 2 106 km2. Ce Département recèle une forte concentration de la richesse agricole du pays (particulièrement la région délimitée par les zones Dondon, St-Raphaël, Marmelade et St-Michel de l’Attalaye). Dans les plaines s’étalent de vastes plantations de canne à sucre, de bananiers, tandis que les régions surélevées sont plutôt couvertes d’orangers et de caféiers. Notons que les activités de transformation agro-industrielles sont susceptibles de bénéficier largement du fort potentiel agricole de ce Département.
Département du Nord-Est
Le Département du Nord-Est a une superficie de 1805 km2. Il présente de fortes potentialités en matière de terres agricoles. On y cultive notamment le haricot, l’arachide, le manioc, la banane et des légumes dans les zones montagneuses. Les régions richement irriguées favorisent la culture du riz et du cacao (principalement Ouanaminthe et Capotille). Notons que la plaine de Maribaroux a le potentiel de devenir le grenier de la production de riz pour le dit Département avec ses 19 000 hectares de terres irrigables.
Département du Nord-Ouest
Le Département du Nord-Ouest présente de grandes capacités agricoles et les ressources en eaux sont considérables ; ce qui facilite l’irrigation, des terres agricoles. Les principales cultures pratiquées dans les plaines sont celles de la banane, du manioc, du haricot rouge, du millet et du maïs. On pratique également des cultures de rentes, comme le café et le cacao, surtout dans les régions de St Louis du Nord, d’Anse à Foleur et de Port-de-Paix.
Département du Sud
Département du Sud a une superficie de 3 032 km2. Les productions agricoles prédominantes dans le Sud sont : café, raisin, pomme d’acajou, riz, maïs, haricot, mazombelle, banane, tubercules, arachide, grenadine, grenadia, ananas, pin, acajou, bois blanc, essences forestières.
Département du Sud-Est
Le Département du Sud-Est s’étend sur 2 023.4 km2. Le secteur agricole regroupe la quasi-totalité des emplois du Département ; en effet, 70% de la main-d’oeuvre active s’adonne aux activités agricoles. On y cultive notamment le riz, le haricot et l’igname, respectivement à Thiotte, la Vallée et Marbial.
Départements de la Grand-Anse et le Département des Nippes
Les Départements de la Grand-Anse et le Département des Nippes vivent essentiellement des activités agricoles. Leur superficie, a eu deux, est de 3 253 km2 ;
Département du Centre
Le Département du Centre a une superficie de 3 675 km2 et emploie près de 85% de la main-d’œuvre sur place. L’agriculture joue un rôle primordial dans la sphère économique et sociale de ce Département. En effet, les potentialités de ce secteur se caractérisent par l’abondance des ressources en eau et la bonne qualité des sols. Les principales productions de ce département sont le maïs, le millet, les haricots, le manioc, le café, la canne à sucre et le tabac. 60% des sols du Département du Centre sont à vocation pastorale, ce qui revient à dire que le dit département est particulièrement considéré comme une terre d’élevage.
Les facteurs de production agricole.
Ce que l’agriculteur peut faire
L’agriculteur dispose de moyens particuliers qu’on appelle les facteurs de production. Ceux-ci constituent les choses qu’il faut mettre ensemble dans les champs pour obtenir une production agricole. Voyons donc quels sont les principaux facteurs de production :
LA T’ERRE
La production d’une ferme dépend aussi bien de la surface de terres disponibles pour les cultures que de la qualité de ces terres.
Pour être utilisable en agriculture, un sol doit nécessairement être alimente en eau, et doit recevoir une nourriture adéquate.
La nourriture que l’on apporte au sol peut être livrée, soit sous forme de fumiers qui sont des déchets de la matière vivante, soit sous forme d’engrais chimiques vendus dans le commerce, soit encore sous forme de plantes vertes que l’on enfouit dans le sol et qui y pourrissent.
L’EAU
Pour que la vie se développe correctement au bénéfice de l’agriculture, l’eau est nécessaire. Et doit être présente aux bons moments de la vie des plantes, et en quantité suffisante.
Dans la plupart des cas, c’est la pluie qui fournit l’eau aux cultures. Dans quelques cas, l’agriculteur cherche à contrôler lui-même l’eau qui alimente ses champs.
On dit alors qu’il les irrigue.
LES PLANTES
C’est autour des plantes qu’est organisée l’agriculture. Tous les actes des cultivateurs visent à satisfaire les besoins des plantes pour que celles-ci fournissent le plus possible de produits.
Une agriculture peut être caractérisée par le nombre de plantes qu’elle utilise, par la diversité des produits fournis et leurs qualités pour la consommation.
L’agriculture est différente selon que les plantes cultivées sont des arbres ou des herbes, ou encore selon que les plantes vivent plusieurs années : on dit alors qu’elles sont pérennes ou vivaces, ou au contraire qu’elles sont saisonnières ou annuelles.
L’agriculteur doit en outre rechercher les variétés des plantes qui répondent le mieux à ses souhaits, tant en qualité qu’en quantité. C’est pourquoi il est nécessaire de trouver de bonnes semences.
LE TRAVAIL
Cultiver la terre est un métier qui demande beaucoup de travail. Le travail agricole dépend des saisons et de la vie des plantes cultivées. C’est pourquoi on dit que le travail agricole est saisonnier. A certaines périodes, les travailleurs sont surchargés (par exemple au moment des semailles ou des récoltes) ; à d’autres au contraire, il y a peu à faire dans les champs.
La disponibilité en travail, sa qualité et sa facilité peuvent être influencées par de bonnes pratiques agricoles et par le perfectionnement de l’outillage.
Lorsqu’il s’agit d’utiliser la force (l’énergie), le travail peut être fait par l’homme et par l’animal ou par les machines.
Toutefois, seul le travailleur est capable d’utiliser son intelligence au bénéfice de l’agriculture. C’est la qualité de ses décisions qui fait la valeur de l’agriculture.
Le travail peut être fournit par la famille, ou encore être payé à des travailleurs étrangers à la famille.
LES OUTILS
Pour effectuer son travail, le cultivateur utilise des outils plus ou moins perfectionnés qu’il actionne à la main, avec un animal ou avec un moteur.
Plus les outils sont perfectionnés. Moins ils peuvent être produits par les habitants des fermes ou des villages. Les outils plus simples peuvent par contre être fabriqués par ces habitants ou des artisans.
Lorsque les outils doivent être achetés dans le commerce, cela nécessite d’avoir des réserves en argent
L’ARGENT
L’argent est nécessaire pour acheter tous les facteurs de production qui ne peuvent être trouvés ou fabriqués à la ferme ; par exemple : des engrais chimiques, des insecticides, des machines, des moyens de traction, du carburant pour les machines, etc.
L’agriculture d’autosubsistance réalisée par le fermier pour ses propres besoins familiaux nécessite peu d’argent. Par contre, certaines agricultures intensives, dont le but est uniquement de vendre, sont très exigeantes en argent parce qu’elles consomment beaucoup de machines et d’engrais, d’insecticides et d’autres facteurs de production.
LE BETAIL
Le bétail est un facteur de production important dans les fermes d’élevage ou dans les fermes qui font en même temps des cultures et de l’élevage.
Certaines fermes sont organisées exclusivement en vue de la production animale. Dans ce cas, les cultures servent uniquement à fournir les fourrages nécessaires au bétail de la ferme.
L’élevage nomade pour sa part s’intéresse uniquement à la production animale, sans cultiver de fourrage.
D’autres fermes encore sont organisées pour produire aussi bien des produits végétaux qu’animaux ; on dit alors que ces formes sont mixtes, car elles associent I ’agriculture et l’élevage.
Associer l’agriculture et l’élevage devrait être un but pour chaque fermier.
Cultiver c’est combiné au mieux les facteurs de production, en relation avec les buts qu’on s’est fixés. Mais attention aux méthodes de culture qui ne font qu’exploiter ces facteurs sans veiller à les préserver et les produire pour l’avenir |
Ce que l’agriculteur ne peut pas faire
L’agriculteur rencontre de très nombreuses contraintes et limites à son activité. Les limites rencontrées peuvent être :
ü liées à la nature, par exemple il peut manquer de pluies et l’eau va être insuffisante,
ü liées à L’insuffisance des moyens, par exemple le manque de travailleurs en suffisance, manque d’argent, etc.
Les limites rencontrées sont aussi appelées des contraintes. Ces contraintes peuvent erre très nombreuses et très diversifiées. Outre les exemples que nous venons de citer, on peut dire qu’il existe des contraintes de :
ü surfaces cultivables.
ü qualité des sols,
ü qualité et quantité des semences,
ü climat,
ü maladies des hommes, des plantes ou du bétail,
ü qualité de I ’outillage.
ü etc.
II se peut que plusieurs facteurs fassent défaut simultanément, Mais, il peut arriver aussi que l’insuffisance d’un seul facteur empêche la culture, par exemple l’eau ou les semences.
D’autres contraintes, non liées aux facteurs de production peuvent également entraver l’activité de l’agriculteur. C’est en particulier celles liées au milieu environnant :
ü les prix de produits,
ü l’organisation ou la désorganisation des marchés,
ü les connaissances techniques insuffisantes,
ü la situation de la ferme par rapport à la route, etc.
L ‘agriculteur progressiste lutte constamment pour dépasser les contraintes ou limites qui gênent sont activités. Mais… attention aux illusions. L’agriculture est avant tout l’affaire de la vie : celle des hommes, celles des plantes ou du bétail, celle du sol (car un sol agricole doit être vivant) ne pas respecter la vie pas qu’on a de l’argent ou de l’engrais chimique peut entrainer des effets catastrophiques. Par exemple I ‘érosion des sols d’un champ de culture mécanisé ou le cultivateur armée de puissantes machines agricoles, n’a pas respecter la vie du sol. |
Le climat et les plantes
Le climat agit directement sur la croissance et le développement des plantes tout au long de leur vie; ainsi chaque espèce ou variété a ses propres exigences climatiques.
Le climat agit aussi indirectement sur les plantes en modifiant l’état du sol et l’environnement biologique constitué des êtres vivants du sol et de l’atmosphère: micro-organismes, champignons, insectes, plantes… favorables ou défavorables aux cultures. Ainsi, les conditions climatiques et, en particulier, la répartition des pluies déterminent en grande partie le rythme des semis, des sarclages, des récoltes
Le climat
Le climat est l’état de l’atmosphère et son évolution en un lieu donné.
Les principaux déterminants du climat dans une zone
Position sur la latitude
Une zone située à 20o de latitude Nord ne reçoit pas la même quantité de chaleur qu’une zone située à 45o de latitude nord. Une zone située sous les tropiques reçoit 8 fois plus de chaleur que le pôle nord a certaines périodes de l’année. Cette différence s’explique par l’incidence du rayonnement solaire qui tend à frapper la terre de manière perpendiculaire à mesure qu’on se rapproche de l’équateur. Le mouvement de bascule de la terre détermine les quatre saisons.
Présence de masse d’eau
Théoriquement la température devrait être la même en deux points sur une même latitude. Cependant des zones qui se trouvent près des mers ont un climat plus doux que des zones situées à l’intérieur des continents. Voici des exemples de températures pendant la même période pour des zones situées sur la même latitude.
Lieu | Température |
Brest | 11oC |
Paris | 8 oC |
Budapest | -1 oC |
Cette différence s’explique par le fait que les océans sont des réservoirs de chaleur ; même si leur échauffement superficiel est lent, ils absorbent plus d’énergie solaire que les continents puisqu’ils couvrent 71% de la surface de la planète en outre la chaleur y est repartie dans un grand volume d’eau. La chaleur emmagasinée est restituée lentement à l’atmosphère (inertie thermique des océans) par conduction et principalement par évaporation. Les continents se réchauffent en surface très rapidement et ils perdent tout aussi vite la chaleur acquise pendant le jour ou pendant l’été (Collection Microsoft Encarta 2009) Ceci entraine des hivers très froids.
Les courants marins
Les courant marin prennent naissance en zone tropicale apportent de la chaleur sur les côtes des pays tempérés. Ceci entraine des climats différents des deux côtes de l’atlantique pour une même latitude.
Les composantes climatiques
La température
La température est la grandeur physique qui mesure le degré de chaleur d’un corps ou d’un milieu. Dans le cas présent, elle est la mesure du degré de chaleur de l’air ambiant. Cette chaleur provient de l’absorption par les particules de l’atmosphère du rayonnement solaire. Ce rayonnement n’étant pas uniforme, les températures moyennes vont aller en décroissant de l’équateur au pôle.
En dehors de sa position sur une latitude, la température d’une zone peut être influencée par les facteurs suivants.
ü Présence de masse d’eau
ü Les courants marins
ü Le relief : la température varie avec là l’altitude. Elle diminue de 1oC pour chaque 100 mètres d’élévation
ü La végétation : En absorbant une partie du rayonnement solaire, la végétation a un impact sur la température ambiante. Une zone boisée présentera une température moins élevée qu’une zone nue dans les mêmes conditions.
ü En Haïti les températures varient très peu d’une saison à l’autre. La différence de température entre le jour et la nuit (amplitude diurne, de 10 oC à 12 oC) est bien plus grande que la différence entre le mois le plus chaud et le mois le moins chaud (amplitude annuelle, de 3 oC à 4 oC)
Mesure de la température
La température est mesurée à l’aide d’un thermomètre. Ce dernier doit être placé sous abri météorologique pour qu’il soit soustrait au rayonnement. La température est relevée à une heure fixe. Les températures minimales et maximales sont relevées pour une période de 24 heures. Leurs moyenne arithmétique est retenue comme température moyenne.
En gros, l’année comprend deux saisons thermiques :
Ø Une saison très chaude de mars à novembre culminant en juillet-août
Ø Une saison moins chaude de décembre à février
Les précipitations
La pluie fait partie des précipitations qui se produisent lors de la condensation de la vapeur d’eau dans la haut atmosphère (ces précipitations peuvent se présenter sous forme de neige et de grêle) elle peut se produit par diffèrent mécanisme comme.
LES MÉCANISMES DES PLUIES ET DE LEUR RÉPARTITION
LES PLUIES OROGRAPHIQUES OU EFFET DE FOEHN
Explication du phénomène : les Vents véhiculent des masses d’air humide souvent à la limite de l’instabilité. Lorsqu’elles rencontrent un relief suffisamment élevé, ces masses d’air subissent un refroidissement par élévation, ce qui provoque des précipitations sur le versant “au vent”. A l’inverse, la descente de l’air sous le vent entraîne son réchauffement et donc la disparition rapide de la nébulosité et des précipitations. Les chaînes de montagne du pays sont globalement perpendiculaires à la direction des vents et ainsi les empêchent d’atteindre de la même manière toute les régions:
Ø les versants exposés au vent et les sommets des massifs sont les plus pluvieux,
Ø inversement, les versants sous le vent et les dépressions (vallées, bassins) représentent les zones les plus sèches.
Cette opposition est certainement la caractéristique majeure du climat haïtien. Elle explique par exemple que la pluviométrie annuelle soit de 2000 mm à Grison- Garde dans la plaine du Nord et seulement de 550 mm à Gonaïves, ces deux plaines étant séparées par un haut massif montagneux(le Massif du Nord).
Sur le versant au vent de la plaine du Nord, les masses d’air subissent une ascension forcée qui provoque une chute de température, des accumulations de nuages et de la pluie. Sur le versant sous le vent de la plaine des Gonaïves, les masses d’air subissent une descente forcée qui provoque une élévation de la température, la disparition plus ou moins complète des nuages et l’absence de pluies.
Quand il n’existe pas de montagnes suffisamment élevées pour contraindre les vents à s’élever, il n’y a plus d’effet de foehn et les faibles précipitations enregistrées ne créent pas d’opposition entre versants au vent et sous le vent. C’est le cas, par exemple, de la presqu’île du Nord-Ouest et de l’île de la Gonâve. Le cas de la péninsule du Sud est original par le fait qu’il existe un équilibre, au long de l’année, entre les vents de nord-est et les vents de sud-est. Cet équilibre entraîne une symétrie de la pluviométrie moyenne annuelle de part et d’autre du relief orienté est-ouest.
LES ORAGES LIÉS AUX VENTS LOCAUX, AUX BRISES DE MER
Le jour, la terre se réchauffe plus vite que la mer. L’air chaud s’élève, créant un appel d’air en provenance de l’Océan : c’est la brise de mer qui a une intensité maximale dans l’après-midi. Ces brises, chargées d’humidité, provoquent dans les régions montagneuses de l’intérieur du pays des orages locaux. Ces orages se déclenchent en fin de journée, surtout durant les mois les plus chauds : juillet et août. Ces pluies d’été font le lien entre la saison pluvieuse d’avril-juin et celle d’août- novembre. Ainsi, dans la région du Plateau-Central (en altitude) on n’observe que deux saisons, très contrastées:
Ø une grande saison pluvieuse du mois d’avril au mois d’octobre,
Ø une saison sèche très marquée de cinq mois, de novembre à mars.
LES PLUIES DE “NORDÉ”
De décembre à février, un vent de secteur nord appelé “nordé” (norte en espagnol, norther en anglais) souffle du continent nord-américain vers l’Amérique centrale et les Antilles. Ce vent qui traduit l’intervention de l’air polaire se fait sentir essentiellement dans la région Nord d’Haïti. Son approche donne lieu à des brouillards et des pluies fines; son arrivée est marquée par le passage de lignes de grains (perturbations pluvieuses). Ainsi, dans les régions du Nord et du Nord-Ouest, les mois de novembre, décembre et janvier sont les plus pluvieux alors qu’ils correspondent à la saison sèche dans le reste du pays.
LES DÉPRESSIONS TROPICALES ET LES CYCLONES
Les dépressions tropicales sont des zones perturbées et classées selon la vitesse des vents en dépression, tempêtes ou cyclones. Leur passage en quelques heures provoque des précipitations dont l’importance n’est pas liée directement à la vitesse des vents. Les cyclones sont des événements plutôt accidentels.
En Haïti, il en passe à peu près un tous les cinq ans. Leurs effets sont dévastateurs et certains d’entre eux, comme Allen qui a ravagé le Sud-Ouest d’Haïti en août 1980, atteignent une intensité exceptionnelle avec des vents de plus de 250 km/h. Les plus célèbres sont Hazel (octobre 1954), Flora (octobre 1963) et Ines (septembre 1966). La période des cyclones s’étend du mois d’août au mois d’octobre. Ils ne touchent en général que le sud du pays.
Haïti est affecté par la sécheresse à peu près une année sur cinq. Les secteurs les moins pluvieux sont naturellement les plus touchés. Deux sécheresses successives particulièrement catastrophiques ont été enregistrées en 1975 et 1976. Le Nord et le Nord-Ouest ont été frappés par la famine qui en a résulté. Cap-Haïtien n’a reçu en 1976 que 805 mm soit 53 % de la normale. La situation était pire à Port-de-Paix où la pluviométrie a été 50 % inférieure à la moyenne annuelle déjà faible. Inversement, les années exceptionnellement pluvieuses sont très rares. Elles sont, cependant plus fréquentes au Cap-Haïtien, ce qui traduit une plus grande variabilité pluviométrique pour les régions bien exposées au vent. |
L’insolation
La radiation globale a une action directe par sa durée et son intensité sur les végétaux. On mesure la durée d’insolation journalière à l’aide d’un héliographe. On peut compléter cette information par l’estimation de la nébulosité (évaluation de la fraction du ciel couverte de nuages plusieurs fois par jour).
Le vent
Relevée plusieurs fois par jour à l’anémomètre instantané, ou de façon continue à l’anémomètre totaliseur. Le vent a une importance considérable en agriculture : il augmente l’évaporation; il peut provoquer des dégâts aux cultures; il est responsable de l’érosion éolienne; il transporte du pollen, mais aussi des spores de parasites.
L’évaporation
L’évaporation s’estime par différentes méthodes utilisant divers types d’appareil:
ü Les bacs d’évaporation (bac Colorado) permettent la mesure de la perte en eau d’une nappe d’eau libre,
ü l’évaporométre de Piche mesure la perte en eau d’une colonne d’eau obturée par une pastille de buvard, l la mesure des variations de l’humidité du sol en l’absence de drainage et sur sol nu. L’évapotranspiration potentielle (ETP)
L’hygrométrie
L’humidité relative de l’air (hygrométrie) est le pourcentage de vapeur d’eau qu’il contient par rapport à celle qu’il contiendrait à saturation à la même température. On la mesure à l’aide d’un hygromètre ou d’un psychromètre.
Les grandes zones agroécologiques
La distribution des saisons en Haïti
En Haïti comme souvent dans le monde tropical, les saisons se présentent sous la forme d’une alternance de périodes sèches et de périodes pluvieuses avec de faibles variations de température annuelle. Selon les régions l’influence des alizés, des vents locaux et des fronts froids est plus ou moins marquée. La répartition des pluies dans l’année y est donc différente. On distingue ainsi trois grands types de distribution des saisons.
Ø Dans tout le sud du pays, en remontant jusqu’à la plaine du Cul-de-sac; l’année se partage en quatre saisons pluviométriques : une première saison des pluies allant de mars-avril-mai à début juin, une petite saison sèche en juin-juillet, et enfin une seconde saison pluvieuse entre août et octobre, cette dernière étant la plus arrosée de l’année {cf. pluviométrie de Port-au-Prince, Jacmel, Jérémie).
Ø Dans les régions du Plateau Central et de l’Artibonite, règne un climat à’ deux saisons très contrastées (voir les pluviométries de Mirebalais et des Gonaïves): une saison pluvieuse centrée sur l’été, d’avril-mai à octobre, et une saison’ sèche coïncidant avec l’hiver, de novembre à mars. On observe cependant une légère récession des pluies au milieu de la saison pluvieuse, au mois de juillet.
Ø Dans le nord, on observe une relative inversion des saisons par rapport à celles du type précédent. A Cap-Haïtien la période pluvieuse s’étend de septembre à juin avec un maximum pluviométrique en novembre-décembre et une récession en février-mars. Elle est suivie d’une courte saison sèche en juillet-août.
On observe un décalage des pluies entre le nord, le sud et le centre du pays. Les mois les plus humides à Cap-Haïtien (novembre-décembre-janvier) correspondent à la saison sèche sur la plus grande partie du pays. Inversement, l’été qui est la saison sèche dans le Nord regroupe les mois les plus pluvieux dans la partie centrale.
Il faut souligner que le rythme des saisons est fortement perturbé certaines années. Une saison sèche peut avoir une durée anormale et réduire la saison pluvieuse qui la suit. Cela arrive une fois sur deux entre la sécheresse hivernale (décembre à février) et les pluies de printemps qui sont alors plus tardives (mai). Dans ce cas les semis doivent être aussi retardés. S’ils sont réalisés trop tôt, à l’occasion d’une petite pluie précoce, ils échouent à cause de la sécheresse qui suit et il faut alors les refaire.
Il est en revanche plus rare que la sécheresse de juillet-août déborde sur la saison pluvieuse d’automne (septembre à novembre).
Les régions climatiques d’Haïti
On peut diviser le pays en huit régions climatiques. Ce découpage traduit l’influence des différents facteurs climatiques qui viennent d’être présentés mais, au sein de chacune de ces régions, il existe de multiples nuances locales liées surtout à l’altitude et à l’exposition.
LA RÉGION DU NORD
Elle est délimitée vers l’intérieur par une ligne passant par Port-de-Paix, Plaisance, St-Raphaël et Mont-Organisé. Elle inclut la plaine du Nord, le massif du Nord et l’île de la Tortue. L’année y est découpée en quatre saisons comme nous l’avons vu à Camp-Louise, avec une petite saison des pluies en avril-mai et une grande saison des pluies de septembre à décembre. Le mois le plus sec est le mois de juillet. Les pluies sont plus abondantes à l’ouest de Cap-Haïtien et en particulier sur les sommets des massifs du Nord où on observe des orages l’été. La partie Est de la plaine du Nord est plus sèche (1120 mm à Ouanaminthe) car abritée des vents par les massifs montagneux de la République Dominicaine. Il faut souligner enfin que cette région est l’une des moins touchées par les cyclones.
LA RÉGION DU NORD-OUEST
Elle est l’une des plus sèches du pays car elle est à l’abri des massifs du Nord et est de faible altitude. La pluviométrie moyenne est de 800 mm par an mais diminue ers l’ouest jusqu’à 590 mm au Môle St-Nicolas où certaines années elle est inférieure à 300 mm. Il est difficile d’y distinguer des saisons en raison des faibles précipitations tout au long de l’année.
ARTIBONITE ET LE PLATEAU CENTRAL
Cette région est entourée de massifs montagneux: les massifs du Nord au nord, les montagnes du Trou d’Eau au sud, la chaîne des Cahos à l’ouest et la Cordillère centrale dominicaine à l’est. On pourrait, du fait de cette situation, s’attendre à un climat sec. Pourtant, la pluviométrie moyenne est de 1500 mm par an et dépasse 2 m dans certains secteurs comme celui de Mirebalais par exemple. Le climat se caractérise par deux saisons très contrastées. C’est la région la plus “continentale” du pays, peu marquée par les variations interannuelles et où l’amplitude thermique annuelle est la plus élevée.
LA BASSE-ARTIBONITE
Abritée des alizés par les massifs du Nord et les Montagnes Noires, est une région presqu’aussi sèche que le Nord-Ouest. La pluviométrie décroit d’est en ouest avec une moyenne de 520 mm par an à Gonaïves. Comme dans la Haute7Artibonite l’année comprend deux saisons.
PORT-AU-PRINCE ET DU CUL-DE-SAC
Cette région, située entre les deux précédentes d’une part et le massif de la Selle d’autre part, englobe l’île de la Gonâve. On y trouve la distribution classique en quatre saisons pluviométriques. Si les pluies d’avril sont liées à l’action de la brise de mer, celles d’automne découlent plutôt de l’arrivée des vents du sud-est. De nombreuses nuances sont à souligner. Ainsi par exemple, la région de 1’Etang Saumâtre ne reçoit en moyenne que 500 à 600 mm par an alors qu’on enregistre près de 3 m de pluies sur certains sommets du Massif de la Selle.
RÉGION DU SUD-EST
Située au sud de la région précédente, le Sud-Est est une région assez pluvieuse sauf dans la partie à l’Est de Belle-Anse. L’influence de la topographie y est décisive car, en dehors d’une mince plaine côtière, l’ensemble de la région est constitué par le versant sud du massif de la Selle qui reçoit uniquement les vents provenant de la Mer des Antilles. On retrouve ici un climat à quatre saisons, les pluies tombant en avril-mai d’une part et en août-septembre-octobre d’autre part. La sécheresse d’été est peu marquée et la pluviométrie des mois d’hiver est assez médiocre. Les maxima pluviométriques s’observent sur les sommets où les totaux dépassent souvent 2 m. Enfin cette région est souvent touchée par les cyclones comme tout le sud d’Haïti.
LE SUD-OUEST CARAIBE
Le climat de cette région est assez confus. On peut y distinguer quatre saisons mais on s’accorde en général pour n’en retenir que deux : une période pluvieuse s’étalant d’avril à novembre avec une légère baisse des pluies en juin-juillet, et quatre mois secs (décembre à mars). Le relief et la situation par rapport aux vents introduisent de nombreuses nuances dans le climat de cette région. La station typique est celle des Cayes où la pluviométrie moyenne est de 2010 mm par an avec des records de plus de 3 m certaines années.
LE SUD-OUEST JÉRÉMIEN
Cette région, légèrement abritée des vents pluvieux, a un rythme pluviométrique qui rappelle celui de la région de Port-au-Prince, mais avec des saisons moins contrastées. De nombreuses nuances climatiques locales pourraient être également soulignées ici.
LA RÉPARTITION SPATIALE DES PLUIES
du nord au sud une succession de bandes bien arrosées correspondant aux côtes et aux massifs montagneux exposés aux vents pluvieux, et de bandes sèches constituées par les dépressions et les côtes sous le vent.
Ø Les zones les plus sèches sont la presqu’île du Nord-Ouest, la plaine des Gonaïves, la Basse-Artibonite et l’intérieur de la plaine de Cul-de-Sac qui forment une grande diagonale, mais aussi l’île de la Gonâve, la région de Belle-Anse et la bande côtière d’Aquin/Côtes-de-Fer. Pour l’ensemble de ces régions les précipitations moyennes annuelles sont inférieures à 1000 mm.
Environ le quart de la superficie d’Haïti reçoit moins de 1200 mm.
Ø Les zones les plus arrosées (>1500 mm) correspondent aux massifs montagneux, puisque la pluviosité augmente avec l’altitude, et en particulier les versants exposés au vent. On peut citer du nord au sud: le massif du Nord et la plaine du Nord, les montagnes et le plateau du centre du pays, le massif de la Selle et l’ouest de la presqu’île du Sud.
Le sol
Le sol est la formation naturelle de surface à structure meuble et épaisseur variable résultant de la transformation de la roche mère sous-jacente sous influence de divers processus physiques, chimiques, biologiques.
I- Genèses des sols
La fabrication d’un sol se fait en trois étapes
1) La roche mère est altérée par les éléments du climat
Ils (la pluie, le soleil, le froid) la fissurent et la réduisent en éléments fins. C’est la désagrégation ; puis ils l’attaquent chimiquement c’est l’altération
2) Les matières organiques poursuivent l’altération de la roche
Apres la première étape, le sol est colonisé par la faune et la flore qui, en mourant vont enrichir le sol en substances organiques (humus)
3) Déplacements verticaux d’éléments dans le sol
Sous l’effet des pluies, les éléments solubles ou très fins sont entraines ver les profondeurs(Lessivages). Sous l’effet de la sècheresse, d’autres éléments peuvent remonter vers la surface. Les racines puisent aussi les éléments minéraux pour les remonter vers la surface (libération des éléments après décomposition de la partie aérienne des plantes mortes).
A-Désagrégation physique des roches mères
Désagrégation dynamique
ü L’eau des torrents érode les roches. Une roche de 20 cm de diamètre peut être transformée en un grain de sable de 2mm 12 km plus loin.
ü Le vent transportant des sables abrasifs peut éroder les roches d’une région désertique
Désagrégation statique
ü Les variations élevées de température entre le jour et la nuit provoquent désagrégation des roches (désert et hautes montagnes)
ü Le gel fait se déliter les roches par augmentation du volume de l’eau gelée
ü L’hydratation des minéraux
Désagrégation biologique
Elle est exercée par les racines des arbres qui s’introduisent dans les fissures des roches
B-Désagrégation chimique
La désagrégation chimique exige la présence de l’eau et d’autres agents chimiques comme l’oxygène, le gaz carbonique, les acides organiques. Comme toute réaction chimique elle est accentuée par la chaleur. La désagrégation chimique sera intense sous les climats chaud et humide. On peut dire qu’il y a deux mécanismes essentiels d’altération chimique.
1) La dissolution des roches calcaires
L’eau chargée de gaz carbonique va dissoudre le carbonate de calcium qui migre en suite en profondeur.
2) L’hydrolyse des minéraux silicates
L’eau avec des ions H+ et OH- vont agir sur le minéral silicaté et par hydrolyse lente il va y avoir libération d’une partie de la silice et la formation de silicate d’aluminium hydraté (SiO2AlO3H2O) qui va fixer des cation métalliques (K+, Na+….) et des oxydes de fer hydraté (Fe(OH)2, H2O)
II- Profil et horizons
Tous ces processus d’altération vont permettre de passer de la roche mère compacte à des éléments de plus en plus fins. Si on présente schématiquement du sol on peut représenter ces différentes couches superposées.
III- Les phases du sol
Dans le processus de fabrication du sol, nous avons vu le rôle joué par l’eau. L’eau n’entre pas seulement dans ce processus mais il fait aussi partie du sol. C’est pourquoi on distingue trois phases :
1-Phase solide : fraction minérale provenant de la désagrégation de la roche mère mélangée a la fraction organique
2-Phase liquide : eau circulant dans le sol
3-Phase gazeuse : air circulant dans le sol et permettant à certain microorganisme de respirer.
Phase solide :
A- Fraction minérale
La fraction minérale provient de la décomposition de la roche mère en particule de plus en plus fine. Les tailles des particules de la fraction minérale se répartissent ainsi :
Argile :……………. | <2 micron |
Limon : …………… | 2-20 micron |
Sable très fin : ……. | 20-50 micron |
Sable fin : ………… | 50-200 micron |
Sable grossier : …… | 200-2000 micron |
Le sol peut présenter différentes composition en termes de pourcentage de particule de la fraction minérale, on parle alors de la texture du sol. Suivant la taille des particules de la fraction minérale qui dominent les propriétés du sol ne seront pas les mêmes.
ü Dominance de sables : sol léger et filtrant
ü Dominance d’argile : sol lourd et imperméable
ü Dominance de limon : sol battant et imperméable
Ces différents éléments de la fraction minérale peuvent être assembles entre eux. On parle alors de la structure du sol. Ceci se fait sous l’action de la fraction organique qui divise ses structures compact ou agglutinent les éléments fins. Dans la phase solide :
ü Les argiles constituent la partie activent du sol
ü Les limons ou les sables forment sa partie inerte ou son squelette
Les argiles représente la partie active du sol parce qu’elles portent des charge électronégatives. Elles lui confèrent certaines propriétés au point de vue :
Hydrique
L’argile pourra stocke une importante quantité d’eau. En phase d’humectation, elle va gonfler et en phase de dessiccation, elle va se rétracter. Ceci va provoquer dans les terres riches en argiles, en période sèche, des fissures que l’on appelle des fentes de retrait.
Physico-chimiques
Les charges négatives retiennent les ions positifs ou cation (K+, CA++, H+..) et joue un rôle essentiel dans le stockage des éléments minéraux. Le nombre de cation que peut retenir une particule d’argile représente sa capacité d’échange cationique(CEC). Il faut noter que les particules d’argile possèdent quelques charges positives de retenir des anions…… en très faible quantité
B- Fraction organique
On peut distinguer deux grandes classes de matière organique
Les matières organiques libre ou fraiche
Elles sont constituées par des résidus de cultures, les déjections animales, les racines, les feuilles d’arbres déposés sur le sol ou enfouies. Elles sont encore visibles car non liées à la matière minérale du sol.
L’humus
Il constitue la forme la plus évoluée et la plus stable de la matière organique. Il constitue l’essentiel du stock de la matière organique. Les matières organiques libres subissent une minéralisation directe par les microorganismes auxquelles elles servent de nourriture. A leurs morts ces microorganismes se transforment en molécules simples. Ensuite se produit le processus d’humification, c’est-à-dire la construction de molécules de plus en plus grosses à partir de molécules simples. L’humus et les matières organiques qui sont dégradées vont fournir des éléments minéraux pour la nutrition de la plante.
Propriété de l’humus
L’humus est hydrophile. Il retient beaucoup plus d’eau que l’argile. Dans les sols pauvres en argile, l’humus aura un rôle très important à jouer au point de vue de la capacité de stockage de l’eau.
L’humus est électronégatif il est capable de retenir des ions positif. Leur capacité d’échanges cationiques est plus importante que l’argile comme le montre le tableau suivant :
| Argile | Humus |
CEC | 3-150 | 200-600 |
Rôle de l’humus dans le sol
ü L’humus améliore la structure du sol
ü L’humus augmente la rétention d’eau et d’élément minéraux surtout dans les sols sableux
ü Il rend les terres argileuses moins imperméables et plus facile à travailler
ü Il fournit des éléments minéraux lors de la minéralisation
IV- Les sols Haïtiens
Trois grands types de matériaux concourent à la formation des sols haïtiens. Ce sont :
Les roches calcaires : matériaux sédimentaires déposés par la mère, il y a des …….
Les roches basaltiques : matériaux provenant d’éruption volcanique
Les alluvions : dépôt formé par des particules fines arrachées aux mornes calcaires et basaltiques.
Formes à partir de ces matériaux, les sols se classent suivant leurs degré d’évolution qui dépend pour une partie de la pluviométrie. Plus le climat est humide, plus l’évolution est rapide. Une pente forte entraine un rajeunissement permanant.
Sur substrat calcaire ou basalte, on peut trouver l’évolution suivante des zones sèches des zones très pluvieuses.
1. Sol bruns
2. Sols fersiallitiques
3. Sols ferrugineux tropicaux
4. Sols ferralitiques (sols rouges)
En passant de 1 à 4 le sol devient moins fertiles parce qu’il y a un lessivage beaucoup plus grande des éléments minéraux. Il faut noter que les sols alluvionnaires présentent une bonne fertilité.
Fonctionnement de la plante
I. Présentation des différentes parties de la plante
II. La multiplication des plantes cultivées
III. Croissance et développement de la plante
IV. Densité et rendement des cultures
La plante peut être considérée comme une machine qui à partir de matière première brutes donne naissance à un produit fini. Elle réalise ce processus à partir de la photosynthèse et de la respiration.
Présentation des différentes parties de la plantes
Les racines
ü Fixent la plante
ü Puisent dans le sol l’eau et les éléments minéraux
Les feuilles
ü Captent l’énergie lumineuse et le gaz carbonique, pour fabriquer les substances organique qui entreront dans la constriction des différentes parties de la plante
ü Respirent donc puisent l’oxygène de l’air et dégagent le gaz carbonique
ü Transpirent en rejetant la vapeur d’eau
Les tiges
ü Porte les fleurs, les feuilles et les fruits. Elle constitue le port de la plante qui est une caractéristique de chaque espèce
ü Transportent dans leurs canaux la sève brute vers les feuilles et la sève élaborée vers les racines et les autres organes de la plante
Les fleurs
Sont les organes de la reproduction. Elles vont donner naissance aux fruits
II- La multiplication des plantes cultivées
On peut distinguer deux modes de multiplication :
ü La multiplication à partir de semence issue de la reproduction sexuée : les graines
ü La multiplication à partir de partie végétatives de la plante : morceau de tiges (patate douce) morceau de racine (igname) ou de tubercule (pomme de terre)
Multiplication par graine
La multiplication se fait par la graine qui est mise en terre. La graine va germer et se développer pour donner la plante
Pour germer la graine doit être dans un état physiologiquement correct(ne pas être en dormance) doit être indemne de maladie transmissibles par semence (ex. anthracnose du haricot, pyriculariose pour le riz, le charbon pour le maïs)
Pour germer la plante a aussi besoin :
ü D’eau : c’est imbibition qui déclenche la germination la quantité d’eau pour germer dépend des espèces. Pour faciliter la germination, on peut tremper les graines dans de l’eau
ü D’oxygène :
ü D’une certaine température : pour chaque espèce, il existe une température minimale en dessous de laquelle, il n’y a pas de germination ( 10oC pour le maïs ; 14 à 16 oC pour le riz)
La germination va dépendre de la qualité de la graine
ü La graine doit être récoltée quand elle atteint la maturité physiologique, ce qui correspond à la fin du développement de l’embryon
ü La graine doit être sèche correctement. Le taux d’humidité doit être inférieur à 15%
ü La graine doit être stockée dans de bonne condition à l’abri de l’humidité de la chaleur et des insectes
Condition du semis
ü La structure doit permettre une bonne aération et un bon contact avec la graine
ü L’humidité du sol doit être suffisante pour l’imbibition. Le sol ne doit pas être trop sec, à l’inverse, l’excès d’eau peut provoquer des asphyxies.
Multiplication végétatives
Les organes utilisés dans la multiplication végétative sont : les tiges (manioc, patate douce) les tubercules (igname, pomme de terre), les bourgeons pour le greffage (orangers, mandariniers). Ce monde de multiplication implique quelque conséquence :
ü Elle conditionne la croissance, le développement et le rendement de la future plantes les réserves nécessaire a une bonne reprise doit être importantes
ü Les bouture sont prélevée au moment de la mise en culture pour certaines espèces et
ü Le risque de transmission des maladies sont très grande en particulier pour les maladies virales (cas de la mosaïque dorée du manioc)
En général comme pour les graines, les semences végétatives ont besoin de la chaleur, d’humidité (eau), de l’oxygène. Elles sont moins exigeantes que les graines car elles possèdent des réserves importantes. La reprise de la bouture va dépendre de sa taille (relation avec les réserves pour le manioc), du nombre d’yeux (bourgeon) et la partie du tubercule choisi comme plant (igname)
III- Croissance et développement de la plantes
3.1- Phase de la vie d’une plante
Phase végétative : la plante se ramifie et multiplie ses organes végétatifs (feuilles, tiges, racines)
Phase reproductrice : phase pendant laquelle la plante fabrique organes ou vont s’accumuler ultérieurement la matière sèche
Phase de remplissage des grains et de maturation : la plante accumule de la matière sèche dans les organes fabriqués dans la phase reproductrice, la phase de remplissage débute après la floraison et la fécondation. Les phases peuvent ne pas être successives. Le début de la phase reproductrice n’entraine pas la fin de la période végétative. On distingue :
La plante indéterminée : pour lesquelles durant une partie de leur cycle les trois phases se chevauchent. C’est le cas des légumineuses. Il y a une période végétative stricte suivie d’une période végétative et reproductrice
Les plantes déterminées : la période végétative et la période reproductrice ne se chevauchent pas.
En général le cycle vital de la plante peut être résumé ainsi :
1. Germination/levée
2. Phase végétative
3. Phase reproductrice
4. Phase de remplissage et de maturation
5. La senescence et la mort de la plante
Le cycle cultural va du semi à la récolte. Le cycle cultural peut être égal ou différent du cycle vital
3.2- Croissance
La croissance est l’augmentation en dimension des organes de la plante. Elle résulte de deux phénomènes : l’augmentation en dimension des organes après leur initiation et celle du nombre des organes de la plante
Pour qu’il y ait croissance, il faut l’accumulation de substance organique fabriquée par la photosynthèse. Dans le même temps, il y a dégradation de substance organique par la respiration. Le billant entre photosynthèse et la respiration s’appelle assibilation nette. Quand l’assimilation nette est positive, il y a croissance.
Facteur de croissance : ce sont des éléments du milieu qui interviennent dans la fabrication de substance organique : eau, énergie lumineuse, gaz carbonique, éléments minéraux. Il existe des liaisons quantitatives entre facteurs et croissance.
Condition de croissance : ce sont les caractéristiques du milieu qui influe sur le fonctionnement de la plante : température, aération des racines, structure du sol.
L’eau est à la fois condition et facteur
3.3- Développement des plantes
Le développement est l’ensemble des modifications qualitatives de la plante correspondant à l’initiation et a l’apparition de nouveaux organes (racines, tiges, fleur puis fruits et graines)
Pour l’apparition d’un nouvel organe, on distingue deux stades
ü Induction : la plante devient capable de fabriquer un nouvel organe
ü Initiation : la plante commence à construire cet organe par différenciation cellulaire
Condition particulière du développement
Thermopériodisme : certaines espèces ont besoin de subir des températures particulières pour initier certains organes. La floraison de la tomate est abondante lorsque les écarts de température entre le jour et la nuit est de 10-12oC.
Photopériodisme : c’est la sensibilité de la plantes à des durées variable du jour et de la nuit. Cette durée influe sur le développement de certains organes (développement des fleurs et tubérisation). Dans le cas du photopériodisme, on peut distinguer trois catégories de plantes
ü Plante à jour court (Sorgho, pois congo)
ü Plante à jour long(Blé)
ü Plante indifférente (Maïs , tomate)
IV- Densité et rendement des cultures
Il faut distinguer plusieurs types de rendement :
ü Rendement agricole : est le poids des organes récoltés sur la parcelle
ü Rendement biologique : est le poids de tous les organes de la plante
Les organes récoltées sont de nature diverses. Ce sont :
ü Des graines : haricot, arachides
ü Des fruits secs : graines de céréales
ü Des fruits charnus : mangue avocats, banane tomate
ü Des tiges et des feuilles : choux, oignon, pomme de terre
ü Des racines : Patate et manioc
ü Des fleurs : chou-fleur
Il faut noter qui le rendement est variable. Il peut être différent d’une zone à une autre, d’une condition de production à une autre, d’une année à une autre.
Expression du rendement
Rendement = Nombre d’organe récolté par hectare* par poids moyen d’un organe
Rendement maïs= Nbre pied/ ha* Nbre épis /pied* Nbre de grain / épi* poids moyen d’un grain
Rendement des tubercules = Nbre pied/ ha* Nbre tubercule/pied* poids moyen d’un tubercule
Rendement d’arbre fruitier= Nbre arbre/ha* Nbre de fruit/pied*poids moyen d’un fruit
D’après ces équations le rendement dépend entre autre du nombre de pied par hectare. Cette mesure est la densité de la plantation à l’hectare. Le niveau de rendement est fonction de la densité qui elle peut être fonction des potentialités du milieu naturel. La courbe suivante montre la relation existante entre densité et rendement d’une culture.
II- Le rendement n’augmente pas avec la densité. Le rendement moyen par plante commence à diminuer
III- Le rendement diminue avec l’augmentation de la densité. Le rendement moyen par plante chute considérablement.
La réforme agraire
La réforme agraire ce définit comme une opération de redistribution foncière des terres au profit des paysans les plus démunis.
Le terme implique une action concerte et volontariste qui est habituellement et le plus souvent lancée par l’état dans un double objectif de justice sociale et d’efficacité économique.
I- Contenu de la réforme agraire
Les mesure prise dans une réforme agraire peuvent viser différents objectifs au niveau économique, de la transformation des structures de production, de l’organisation de la production agricole et de l’ensemble des structures d’échangé.
Au niveau économique
Les réformes agraires visent à :
Augmenter la production agricole c’est-à-dire la richesse produite par l’agriculture
La réalisation de cet objectif permettra de :
ü Baisser les prix des produits alimentaires de façon à soutenir un effort de développement industriel
ü Améliorer les conditions de vie des paysans et de la population rurale en générale
Au niveau des structures de production
Transformer les structures de production rétrograde pour créer les conditions propices au développement agricole
La transformation des structures de production passe par la transformation des structures foncières qui touchera :
ü Le droit des exploitants c’est-à-dire les statuts fonciers
ü La transformation de la taille des exploitations agricoles
ü La taille des parcelles
Au niveau de l’organisation de la production agricole
Changer le mode de production pour augmenter la productivité
ü Par exemple dans les régimes de type socialiste, on est passé d’un mode de production individuelle à un mode de production collective (ferme collective appartenant à l’état et où le paysan est copropriétaire ou salarie agricole)
Au niveau des structures d’échange
Organiser les structures d’échange de manière à améliorer l’environnement économique et financier de l’exploitation agricole
Ces structures d’échange comprennent :
ü Les circuits d’approvisionnement en intrants (semences améliorées, engrais, pesticides)
ü Les circuits de commercialisation
ü Les structures de financement de la production agricole
II- Les différents types de réforme agraires
A- Les réformes agraires partielles
Ces réformes sont le plus souvent superficielles et entreprises dans un environnement économique libéral. Elles sont entreprises pour désamorcer des crises paysannes en gestation ou pour agrandir le marché pour le secteur industriel.
B- les reformes agraire radicales ou totales
Ces réformes sont rencontrées dans les pays à régime socialiste ou communiste. Elles mettent en œuvre des changements profonds surtout dans les structures l’appropriation foncière et l’organisation de la production.
III- la réforme agraire en Haïti
Dans l’histoire agraire d’Haïti on retrouve quelques actions de distribution de terre ou de concession à de grandes compagnies. Cependant après Dessalines en 1806 la première mention de la réforme agraire dans un document officiel a été faite dans la constitution de 1987. Sous Duvalier, la réforme agraire était associée au communisme.
Pour implémenter la réforme agraire, inscrit dans la construction l’Institut National de la réforme Agraire(INARA) a été créé. Il devait travailler sur un plan national de la réforme agraire et la préparation de lois permettant d’exécuter ce plan. La réforme agraire telle que prévue dans ces grandes lignes est multiforme. Elle comprend :
ü Des actions de réforme agraire classique (Transfert des droits de propriété, indemnisation des propriétaires canalisée vers des investissements productifs.
ü Des actions de sécurisation et de consolidation foncière des exploitations agraires (règlementation du fermage et du métayage
ü Des actions de titularisation de droit dans le cas d’indivision juridique
ü Des opérations de médiation, de conciliation et d’arbitrage
ü La constitution d’une banque de terre par l’INARA qui aura un droit de préemption dans le cas de mutations foncières
Même avant la fin de ce travail, le gouvernement de René Préval avait jugé bon d’entreprendre la réforme agraire dans l’Artibonite. Sa conception reposait sur l’attribution gratuite de parcelles individuelles aux familles démunies (sans terres petits métayers). La taille des parcelles attribuées était d’un demi-hectare. 1300 bénéficiaires ont été sélectionnés.
[1] Alors que 50% des ménages ruraux sont exposés à l’insécurité alimentaire contre 20% en milieu urbain (CNSA, 2017). De plus, la taille moyenne d’un ménage est de 5,8 membres (CNSA, 2011).
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