mercredi 25 mai 2022

AGRONOMIE II

 

 Cours d’agronomie II (Plantes) PDF

 LA FERTILISATION


I-                   Définition de quelques concepts agronomiques de base.

Agronomie :

 L’Agronomie, est une science dont l’objet est l’étude des relations entre les plantes cultivées, les climats, les sols et l’environnement dans lesquels elles se développent. Le terme agronomie, du grec, agros « champ » et nomos « loi », définit également l’ensemble des techniques qui permettent d’améliorer les productions végétale et animale (la seconde découlant de la première L’agronomie se propose de déterminer et de comprendre les processus gouvernant la croissance puis le développement et la production des végétaux cultivées sous des conditions déterminées du milieu environnant.

Agriculture :

Dans son sens étymologique (du latin ager, champ, et colere, cultiver), l’agriculture serait “l’art d’obtenir du sol, tout en maintenant sa fertilité, le maximum de produits utiles”.

Ces produits étant soit la plante, soit l’animal qui mange la plante, le terme “AGRICUTURE” désigne aussi bien les techniques de production des végétaux que celles des productions animales.

Phytotechnie

 La Phytotechnie constitue avec la Zootechnie les deux branches des sciences agronomiques et des techniques agricoles. La zootechnie vise la production des animaux, tandis que la Phytotechnie (de photon : la plante, et teckne, l’art, les techniques), désigne l’ensemble des techniques visant à faire produire par le sol sous un climat donne le maximum de  de végétaux utiles, dans les meilleures conditions économiques et écologiques.

Cette Phytotechnie est “générale” lorsqu’elle étudie les bases communes à toute production végétale, elle est “spéciale” lorsqu’elle applique ces bases communes à  production des différentes “espèces”.

La phytotechnie est l’étude  de l’ensemble des techniques pouvant être mises en œuvre pour faire croître des cultures de végétaux

Un système de culture : est un ensemble cohérent de techniques agricoles plus ou moins complémentaires qui ont été mis en place au cours d'une histoire de plusieurs millénaires.  L'introduction de certains progrès, en particulier au cours des deux derniers siècles, permet une certaine croissance de l’agriculture traditionnelle.

Facteurs limitant de l’agriculture

De nombreux facteurs interviennent dans l'agriculture en favorisant ou perturbant la production :

  • ü  l’eau en termes de disponibilité au moment opportun, aussi en termes de qualité, 
  • ü  le climat et ses variations inattendues (chaleur, sécheresse, pluie, grêle, gel, …),
  • ü  le sol,
  • ü  les espèces végétales,
  • ü  les espèces animales,
  • ü  les prédateurs (parasites, maladies, et consommateurs de toute sortes : végétaux, insectes, animaux sauvages, ...), 
  • ü  la mécanisation agricole,
  • ü  l'agronomie (fertilisation, biologie, génétique, …),
  • ü  Le marché qui est devenu lui aussi un des facteurs limitants.

De ce fait, l'agriculture est le domaine le plus ancien et le plus complexe du monde civilisé, mais aussi le plus influencé par les techniques modernes.

 L'agronomie n'est pas une simple science : c'est un domaine de la connaissance. L'agronome a une démarche pluridisciplinaire et doit associer dans ses recherches de très nombreuses sciences.

Les agronomes sont d'abord des gestionnaires qui pratiquent et administrent l'agriculture. Puis, ce sont des techniciens de traitement des problèmes dont les solutions sont généralement connues.

 Les agronomes doivent connaître les mécanismes de la production agricole dans ses détails.  La résolution des problèmes est souvent simple et applicable, mais demande un travail de groupe.

Interaction Sol-Plante-Climat

Le sol est incapable de produire les rendements par lui-même. C’est la collaboration du sol avec les plantes qui donne les rendements (matière végétale).

 La fabrication de cette matière végétale est d’abord une fixation d’énergie et de gaz carbonique. Cette fixation nécessite le transfert d’eau.

 L’assimilation des sels minéraux par la racine aide la plante à produire ses besoins vitaux.

La photosynthèse est donc la transformation de la lumière en énergie puis en sucre (C6H12O6) riche en énergie.

La respiration par l’oxydation des sucres libère une quantité importante d’énergie (ATP).

Cette énergie est nécessaire pour faire le métabolisme (anabolisme). C’est donc le développement et la croissance des plantes jusqu’à arriver à assurer de bons rendements.

C’est une interaction entre Sol-Plante-Climat.



La plante agricole

Classification (systématique)

 Les plantes font l’objet d’une classification en catégories hiérarchisées, chaque groupe de niveau supérieur contenant des sous-groupes qui rassemblent les individus ayant des caractères voisins. Du plus grand au plus petit ensemble, on distingue : l’embranchement, le sousembranchement, la classe, l’ordre, la famille, le genre, l’espèce et la variété

Exemple : le blé dur

ü  Règne : Plantae
ü  Sous règne : Tracheobionta
ü  Embranchement : spermaphyte.
ü  Sous embranchement : angiosperme.
ü  Classe : Liliopsida (monocotylédones).
ü  Ordre : Graminales/Poales.
ü  Famille : graminaceae (graminées) ou poaceae.
ü  Genre : Triticum
ü  Espèce : T. durum 

Relations entre plantes cultivées : rotation et assolement

Rotations

Les plantes cultivées n'ont pas tous les mêmes besoins nutritifs et ils ne vont pas non plus les rechercher à la même profondeur, d'où l'intérêt de pratiquer une rotation des cultures  aussi appelé assolement. La culture d'une même catégorie de plantes dans la même parcelle épuise celle-ci d'année en année et contribue aussi au développement des maladies.

 La rotation des cultures consiste donc à alterner sur plusieurs années la culture de différentes catégories de plantes en fonction de leurs besoins spécifiques. Pour mettre en œuvre cette méthode de culture, vous devrez séparer votre terrain en quatre parcelles sur lesquelles s'appliquera la rotation.

Les rotations culturales permettent d’atténuer la prolifération d’agents pathogènes et de ravageurs (en particulier les nématodes), d’une culture à l’autre, elles doivent être strictement respectées. Ces rotations permettent également de réduire l’incidence des mauvaises herbes et des repousses indésirables des cultures précédentes.

Dans la pratique, l’intervalle de temps à respecter entre deux cultures appartenant à la même famille, devrait être au moins de :

ü  3 ans pour les Solanacée (tomate, piment, jaxatu)
ü  3 ans  pour les légumineuses
ü  2 ans pour les liliacées (oignon, ail) en cas d’infestation par les thrips
ü  5 ans pour les Malvacée (gombo) et les liliacées (oignon, ail) en cas d’infection par le Fusarium oxysporum (flétrissement vasculaire) et de Pyrenochaeta terrestris (maladie des racines roses).

Assolement

ü  Procédé de culture par succession et alternance sur un même terrain pour conserver la fertilité du sol.

ü   Action de partager les terres labourables d'un domaine en parties égales régulières appelées soles pour y établir par rotation en évitant la jachère des cultures différentes et ainsi obtenir le meilleur rendement possible sans épuiser la terre.

L'assolement triennal

C’est une technique agricole qui consiste, pour un agriculteur, à diviser ses terres en trois soles. Associée à une rotation des cultures, cette technique permet d'obtenir de meilleurs rendements car les sols ne sont pas appauvris.

Exemple : Ordre de rotation des différentes cultures sur une sole



 L'assolement triennal permet de ne pas appauvrir les sols.

Principe de l'assolement triennal

Concrètement, l'agriculteur choisit deux types de culture : une céréale d'hiver (typiquement, le blé) et une céréale de printemps (l'orge par exemple).

La première année, la première sole accueillera la céréale d'hiver, la deuxième celle de printemps et la troisième sera en jachère (repos).

La deuxième année, l'agriculteur pratique une rotation : sur la première sole, il cultive la céréale de printemps, sur la troisième celle d'hiver tandis qu'il laissera la deuxième en jachère.

Enfin la dernière année, la première sole sera en jachère, la deuxième accueillera les céréales d'hiver et la troisième celles de printemps.

Cette pratique date du Moyen Âge. Elle a été abandonnée car elle n'est pas compatible avec une agriculture intensive. Mais les problèmes causés par les pesticides, les engrais ou les insectes ravageurs la remettent au goût du jour.

L’assolement est la manière de gérer l’exploitation des cultures de la richesse du sol. Exemple : la pomme de terre consomme beaucoup plus de K que de P ou d’N.  L’année suivante, si je m’amuse à refaire la pomme de terre sur la même parcelle, les rendements seront médiocres car le sol a perdu beaucoup de ses réserves durant la première année de culture. Donc varié les cultures d’une année à l’autre est la meilleure solution pour ne pas endommager le sol. L’assolement : il y a plusieurs formules

Figure 04 : Schéma représentant quelques exemples d’assolement

Si on couple les deux techniques entre elles, donc assolement-rotation è les résultats seront meilleurs : D’une part nous préservons notre sol contre la dégradation et d’autre part nous écartons nos cultures des contaminations, tout en optimisant notre sol, personnel, moyen matériel et surtout notre temps bien comme il faut. Prenant l’exemple de l’assolement-rotation des cultures maraichères :

Figure 05 : Schéma représentant le système de culture assolement-rotation

ü  Légumes à feuilles : qui poussent rapidement, consomment plus d’azote que P ou K.

ü  Légumes-fruits : qui consomment généralement beaucoup d’éléments fertilisants (NPK).

ü  Légumes-grains : (légumineuse) qui fixent l’azote atmosphérique, consommation moyenne du P et du K.

ü  Légumes racines : qui consomment plus de K que les autres éléments fertilisants.  

Un assolement maraîcher est difficile à établir il faut tenir compte :

ü  du grand nombre d’espèces cultivées.

ü  a leur durée d’évolution qui varie d’un mois à un an et plus (laitue 2 à 3 mois, tomate 6 à 1an, artichaut 3 à 4 ans, fraisier 2 à 3 ans, …etc.).

ü  a leurs exigences climatiques et édaphiques.

ü  à la botanique de leur système racinaire.

ü  a leur importance économique.

 

En général pour établir un assolement - rotation, il faut tenir compte des règles suivantes :

ü  A un légume a enracinement superficiel, faire succéder une plante à enracinement profond

ü  A une plante d’une famille botanique donnée, faire succéder, un légume d’une autre famille

ü  A une plante malade, éviter la succession d’une plante sensible à la même maladie

ü  A une plante vorace (épuisante), faire succéder une plante moins épuisante

On trouve en grosso-modo trois types d’assolement :

ü  Assolement « grandes cultures ».

ü  Assolement « combiné » (général) : où l’on fait introduire à la fois les grandes cultures et les cultures légumières.

ü  Assolement « maraîcher » : effectué surtout dans des entreprises agricoles à vocation maraîchère (zones côtières).

Semences 

Les semences (ou plants) sont utilisées par les agriculteurs pour installer des cultures et produire:

ü  du grain qui sera ensuite transformé en farine, en huile, en tourteau, 

ü  du fourrage pour l’alimentation du bétail,

ü  des légumes secs et frais pour la consommation humaine,

ü  des fruits

ü  des fleurs

ü  des fibres pour l’industrie textile, … etc.

 La semence est une matière première biologique dont la qualité influe directement la production finale.

Caractéristiques des semences performantes

 Pouvoir germinatif

La germination : C’est l’ensemble des phénomènes par lesquels la plantule en vie ralentie commence une vie active et se développe grâce à l’énergie contenue dans les réserves de la graine.

L’induction de la germination n’est possible que si certaines conditions d’environnement sont respectées (chaleur, air, humidité) et que si l’embryon n’est pas en état de dormance, et les graines physiologiquement mûres et vivantes.

Dans l’attente des conditions favorable, la graine reste en état de vie ralentie. Cependant, on peut subdiviser la germination en deux phases :

1-      Imbibition d’eau jusqu’au début de croissance de radicule, il y a quatre périodes : imbibition, activation de graine, mitose et début d’allongement des cellules radiculaires.

2-       Toutes parties (radicule, tigelle, gemmule) vont entamer leurs croissances successivement (non simultanément). La radicule croit par mitose puis par élongation cellulaire, ensuite la tigelle suit sa croissance (La plantule utilise les réserves de la graine pour couvrir ses besoins énergétiques de la germination).  Les réserves se transforment, à l’aide des enzymes appropriées, en substances directement utilisable pour la croissance. Lorsque ces substances sont épuisées, la jeune plante possède un appareil radiculaire et un appareil aérien capables d’assurer une autonomie de croissance.

La faculté germinative

 La faculté germinative d’un lot de semence est définie par le nombre de semence germant sur 100 unités et susceptible de produire en plein terre des plantules saines et viables.

La longévité des semences est différente selon les espèces : aubergine (6 à 7 ans), Concombre (8 ans), Melon (8 à 10 ans), tomate (4 ans), elle dépend également des conditions de la récolte et de la conservation des graines.

L’excès d’eau provoque une chute de faculté germinative et une mauvaise conservation, c’est-àdire il faut récolter en pleine maturité.

 L’énergie germinative

C’est le pourcentage des semences germées lors du premier dénombrement (comptage) des germes. Le dénombrement s’effectue au 1/3 du nombre de jours établi pour la faculté germinative complète.

Rapport entre le semis et les levées : 

ü  Le rapport est faible quand les graines présentent une faculté germinative et énergie germinative élevée.

ü  Le rapport est élevé quand les graines présentent une faculté germinative et énergie germinative faible. Dans ce cas il faut augmenter la dose de semis.

b- L’identité et la pureté 

La pureté spécifique 

Elle s’exprime par le pourcentage en poids des semences conformes à l’espèce considérée indemne de toute impureté. L’échantillon pouvant contenir dans des proportions plus ou moins importante des impuretés qui sont des éléments étrangers à l’espèce ou appartenant à l’espèce mais présentant un défaut d’accident influe négativement sur la germination ou la culture de la semence est rendant impure celle-ci.

Il existe des impuretés inertes (terre, pierres, débris…), et des impuretés sous forme de semences étrangère à l’espèce considérée.

La pureté variétale

Le lot doit contenir des semences appartenant à la variété sélectionnée.

La conformité aux normes commerciale peut être obtenir par le contrôle des cultures de production des semences et juger à postériori par des essais culturaux, ce qui demande un temps assez long. Diverse techniques plus rapide permet de déterminer l’identité variétale :

le blé : coloration par l’acide phénique.

Le haricot : par l’électrophorèse où il y a une forme et coloration des graines.

L’état sanitaire

 Consiste à contrôler les semences, qui peuvent partir des germes de diverses maladies susceptibles d’être transmissent à la plante au moment de la germination. Ces germes sont difficiles à détecter dans le sol ou sur la semence, donc pour combattre les risques d’infection il faut que la semence soit traitée contre toutes les maladies ou vecteurs des maladies, ou bien encore contre certains ravageurs des cultures si possible. Ces traitements se font sous forme d’enrobage des graines avec des produits colorants, rouge, vert et parfois bleu.

Obtention variétale

C’est l’aboutissement d’un long processus et des efforts considérables pour assurer : 

1.      Une stabilité variétale,

2.      Un potentiel élevé de productivité,

3.      Une homogénéité et une distinction positive des autres variétés existantes,

4.      Une qualité technologique requise

Le chercheur doit avoir les caractères principaux voulue Fo, il reste à stabiliser les caractères sur l’espèce, généralement cette stabilisation dure 8 ans. 

Production de semences

C’est une opération très indispensable dans l’agriculture, qui est malheureusement très primitive, à cause d’un mauvais encadrement des agriculteurs, bien qu’une semence certifiée améliore les rendements des cultures en plus, assurent une production de qualité.  Au niveau d’un organisme spécialisé de production de semences, il y aura des techniciens compétant pour informer les agriculteurs à l’usage de la semence certifiée.

Cette production de semence doit passer obligatoirement par : la sélections de semences (une sélection créatrice et une sélection conservatrice è Cette dernière comporte la sélection sanitaire et la sélection généalogique).

Multiplication de semences 

C’est l’aboutissement d’un processus actif qui permet de multiplier et de reproduire, par le biais de la sélection conservatrice, toute variété inscrite dans le catalogue variétal. La génération de départ Go qui découle de la création de la variété, est semée séparément « épislignes », le produit de ces lignées donne des semences généalogiques de première génération G1.

Les épis-lignes font l’objet d’un contrôle minutieux tout au long du cycle végétatif de manière à ne conserver que ceux jugés suffisamment identiques au type de la variété en multiplication tout en respectant les normes.

Semis

 Le semis est un mode d’action

 Mode de semis 

Il doit permettre une distribution régulière des graines et l’espacement optimal entre les plantes, créant les conditions les plus favorables au développement des cultures (lumière, matières nutritives, humidité, … etc.) et à l’utilisation des facteurs de croissance par les plantes cultivées. Il existe deux types principaux modes de semis, en plein et en ligne.

Semis en plein : Les graines mises en terre ne forment ni lignes ni entre ligne et présentent d’habitude une distribution irrégulière en superficie et en profondeur. Le semis en plein se fait à la volée, à la main et à l’aide d’un semoir, l’enfouissement des graines dans ce cas se fait à la herse.

Semis en lignes : Les graines sont distribuées et enfouis suivant les lignes. Selon la largeur des lignes, on distingue les semis en lignes simples en lignes rapprochée, écartées, … etc.

Semis en lignes, l’écartement entre les linges et entre les plantes. Ce mode de semis est pratiqué pour les plantes n’exigent pas d’espacement important : orge, blé, pois, … etc.

L’espacement entre les plantes dans ce cas présente la forme d’un rectangle allongé. Les plantes sont alors semis sur la ligne, ce qui exerce une influence négative sur leurs développements aussi que sur la valeur et la qualité de la récolte. Des recherches ont montré que la croissance et le développement des cultures sont meilleurs en espacement présentant la forme du carré.

Figure 3 : schéma représentant le mode de semis

 Cycle de végétation (Cycle de culture)

Le cycle de culture est défini par le temps qui s’écoule entre la germination d’une graine et la maturité de la plante. C’est donc la succession de phases de croissance et de développement permettant à un végétal de s’implanter dans un milieu et d’y vivre jusqu’à sa mort. Le cycle de végétation d’une plante comprend deux grandes phases :

1.      la phase végétative,

2.      la phase reproductrice.

 Ces phases se divisent en plusieurs étapes d’importance et de durée variable selon les plantes.



Figure 4 : Schéma générale du cycle végétatif d’une plante

Les principales étapes du cycle de végétation

Germination et la levée

La germination de la graine est la première étape du cycle de végétation. Elle consiste à la sortie de l’embryon ou germe de la graine hors des téguments.

La germination est donc le passage de la plantule de la vie ralentie à la vie active.  Pour que cette germination se réalise, il faut que la graine remplisse des conditions externes et internes.

 

Les influences externes : sont l’eau, l’air et la chaleur.

En effet, c’est l’eau qui, traversant le tégument et pénétrant dans les cellules, déclenche le développement du germe et les réactions biochimiques qui l’accompagnent. C’est l’air qui les permet, puisque tout tissu végétal respire. C’est enfin la chaleur qui les assure ; la mise en route et l’activité sont fonctions de la chaleur.

Les conditions internes (ce sont les conditions liées à la graine) : La graine doit être vivante, bien constituée (bonne réserve alimentaire), bien mûre, et enfin, il faut que la semence ne soit pas vieille. 

L’ensemble de ces quatre (4) conditions internes constituent la faculté germinative d’une graine. 

On exprime la faculté germinative, par le nombre de semences qui ont germée normalement pour (100) cent semences placées dans les conditions normales de germination. 

L’énergie germinative c’est la rapidité de germination. On dit que l’énergie germinative est suffisante, quand plus de la moitié des semences, ont germée dans le tiers du temps nécessaire à la germination.

 Vigueur à la levée           

Plusieurs facteurs peuvent occasionner collectivement ou individuellement une faible vigueur à la levée. Parmi ces facteurs on peut citer :

ü  l’excès ou le manque d’eau,

ü  une faible fertilité du sol,

ü  l’acidité du sol,

ü  une température trop élevée ou trop basse ou une brûlure occasionnée par le vent de sable.

Tallage

C’est la période à laquelle le jeune plant émet des tiges secondaires appelées talles. Une densité de semis trop forte inhibe le tallage. Ce dernier peut être :

ü  encouragé par manque de compétition entre les plantes,

ü  favorisé par l’apport de la fumure azotée,

ü  stimulé par la destruction ou la mort du bourgeon de la tige principale occasionnée par les insectes ou les maladies ou bien un passage par le rouleau.

Il s’agit là d’une réponse hormonale et d’un mécanisme de survie de la plante.  Le tallage est aussi une caractéristique variétale ; certaines variétés de sorgho ne tallent pas.

Montaison

C’est la période où la tige se dégage du plateau de tallage et émet des nœuds et entre-nœuds. Cette phase est aussi caractérisée par la différenciation et le grossissement des inflorescences (épis ou panicules) qui montent dans les gaines foliaires (partie basale de la feuille qui entoure plus ou moins complètement la tige sur une longueur variable). La montaison se termine à la fécondation. 

Une faible fertilité du sol, le stress hydrique, les dégâts causés par les insectes et les maladies peuvent retarder l’élongation des entre-nœuds, ce qui résulte à l'obtention d'une plante courte.

 Floraison

C’est un stade facilement observable, il permet d’estimer le cycle de la plante. La floraison est le début de la phase reproductrice avec l'apparition des organes reproducteurs. Ce stade s’observe quand plus de la moitié (50%) des plantes d’une ligne ou d’une parcelle ont la moitié de leurs épis (chez le blé) ou panicules (chez le sorgho) en fleur.

 Nouaison

Transformation de la fleur fécondée en fruit, début de la formation du fruit.

Fructification

Elle correspond à la formation du fruit qui va contenir les graines.

Maturation de la graine

La graine est issue du développement de l’ovule fécondée par l’organe mâle. Dans le fruit, elle prend sa forme et sa taille définitive. Sa maturité passe par :

1.      la maturité de récolte.

2.      la maturité physiologique.

 Groupes de plantes

Les plantes saisonnières

Ne vivent que durant une saison ou durant quelques mois avant de disparaître en ne laissant que leurs graines.

Exemple : maïs, riz, sorgho, haricot, arachide.

Les plantes bisannuelles

Plantes dont le cycle de végétation s’échelonne sur deux années ;

ü  La première année : la graine donne une plante accumulant des réserves dans un organe (racine, tige, feuille).

ü  La deuxième année : les réserves accumulées vont permettre, après le froid hivernal, d’obtenir les graines servant à multiplier la plante.

Exemple : l’oignon.

Les plantes pérennes ou vivaces

Les plantes pérennes ou vivaces restent durant de nombreuses saisons sur le terrain. Elles ont la particularité d’avoir une partie de leur cycle de végétation qui se renouvelle tous les ans durant plusieurs années. A partir de la graine, il se forme une plante qui, arrivée à un certain stade de croissance va produire des graines ou fruits tous les ans.

Associations nutritives « plante – microflore »

Les associations des plantes ont toujours donné de bons résultats. Les céréales avec les légumineuses représentent la meilleure association des plantes cultivées. Cependant, la monoculture favorise le développement des parasites et rend très difficile, le maintien de la fertilité du sol. D’autres part, les associations symbiotiques Plante – microflore, ont pour objectif, de fixer l’azote atmosphérique au profit de la plante.

    La plante cultivée dans son environnement (Les principaux soins culturaux)

Conduite d’une culture 

Le principe est de mettre les plantes d’une spéculation (les plants d’une culture choisie), sur un sol agricole pour le but d’avoir des rendements.

Avoir des rendements n’est pas si facile. Ainsi, beaucoup de travaux d’entretien des plantes sont nécessaire avant d’arriver à la récolte. La conduite de la culture dépend d'une bonne gestion du sol et de l'eau, parce que ces deux facteurs créent des conditions idéales pour le développement des cultures.

La conduite de la culture commence par la préparation du sol, suivie de la plantation (semis).  Il est préférable de faire pousser d’abord les plantules dans une pépinière puis de les transplanter. Une fois semées ou transplantées, les plantes ont besoin de soins. Certaines d’entre elles doivent être soutenues par des tuteurs.  Il faut enlever les mauvaises herbes, tout en veillant à ne pas endommager les racines ou autres parties de la plante pendant le sarclage (binage). Certaines espèces demandent le buttage.  Le sol doit être travaillé et sa structure doit permettre à l’air et à l’eau de pénétrer. Il faut enrichir le sol avec des éléments fertilisants et lutter contre les ennemis des cultures. Des irrigations sont indispensables pour réussir une culture. 

La maturité de la plante varie en fonction de la partie à utiliser.  Les fruits et les graines ont besoin d’être entièrement développés. Certaines cultures ne mûrissent pas de façon uniforme, des récoltes échelonnées sont nécessaires.

Lutte contre les adventices

L’ennemi numéro 01 pour une bonne production végétale est « les plantes adventices » (mauvaises herbes). La lutte contre les adventices ne peut se réduire à l’emploi d’herbicides, certes efficaces mais limités, notamment par des problèmes de résistance.

Toutefois, la lutte contre les adventices peut aussi effectuer en perturbant le cycle de développement et de levée des adventices par l’allongement des rotations, la date de semis, le faux semis (un travail du sol pour stimuler la levée d’adventices pour les détruire avant le semis).

Lutte contre les agents pathogènes 

Les agriculteurs craignent les maladies des plantes, car elles provoquent des pertes économiques considérables. Le diagnostic, le phénomène d’accoutumance, la méthode de lutte, le cycle de l’agent pathogène, … etc., sont des véritables problèmes devant n’importe quel agriculteur. Pour combattre ces agents pathogènes, il faut y’avoir la collaboration entre l’agriculteur et l’agronome.

Rendement d’une culture et ses composantes

Ce sont plusieurs facteurs qui peuvent influencer positivement ou négativement sur les rendements. 

Une bonne photosynthèse accompagnée de l’approvisionnement de la plante en eau et en éléments fertilisants améliore les rendements.

Protéger la plante contre les agents pathogènes pourra aider la plante à donner le maximum de production.

Choisir la bonne variété, s’adapter avec le climat, améliorer la structure du sol, ...  etc., n’ont qu’à améliorer ces rendements qui représentent la source d’argent pour l’agriculteur.  Cependant, la bonne gestion est le moyen le plus efficace pour réussir la production agricole.

Un bon agriculteur est un excellent gestionnaire (du temps, de l’argent, du temps, des conditions climatiques, du personnel, ... etc.).

Fertilisation

C’est le processus d’apporter au sol les éléments minéraux nécessaires à la croissance et au développement d’une culture.

Ces éléments peuvent être de deux types : è les engrais et è les amendements.

Les objectifs finaux de la fertilisation sont d'obtenir le meilleur rendement possible prenant en considération les autres facteurs (qualité du sol, climat, potentiel génétique des cultures, apports en eau, moyens d'exploitation).

Le principe de base de la fertilisation est de restitué au sol les principaux éléments fertilisants qui ont été déjà prélevés par l’ancienne spéculation (culture), et même plus.

Il faut donc faire des avances au sol pour obtenir des forts rendements.

Le Ca, P, K sont assez bien retenus dans le sol, tandis que l’N se lessive facilement. Donc dans un plan de fertilisation, il faut penser à ajouter les besoins totaux des 3 éléments cités, contrairement à l’N è il faut échelonner (partagé) les apports.

La restitution chimique doit toujours être égale ou supérieur (= ou >) aux besoins théoriques. NPK (engrais) et Ca (la chaux) représentent les éléments de la fertilisation/amendement.

Engrais minéraux

Ce sont destinés à compenser les éléments réellement exportés par les végétaux, ainsi que les pertes de toute nature.

Les engrais sont appliqués aux sols en bonne état de fertilité, disposant des réserves suffisantes et fournissent avec une fumure moyenne avec de bon rendement.

 

 Récolte

C’est l’action de recueillir, sur le champ, les produits agricoles.

C’est donc l’opération de collecter les plantes, fruits et légumes par cueillette, fauchage, arrachage, suivie d’un stockage provisoire (hangar, silo) avant consommation ou transformation.

La récolte, avant d’arriver au consommateur, est suivie par plusieurs opérations :

1.      Stockage,

2.      Lavage

3.      Triage,

4.      Conditionnement,

5.      Exposition du produit aux marchés.



Figure 5 : Photos représentant quelques types de récoltes


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