samedi 13 août 2022

Malherbologie

Dr Ndongo DIOUF (Chercheur malherbologue)                                                 
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LES MAUVAISES HERBES

La lutte contre les mauvaises herbes, ou plutôt la gestion à long terme de l’enherbement d’une parcelle dans un contexte agroécologique donné, représente l’un des principaux enjeux permettant la durabilité des systèmes de production. La mise en place de cette gestion nécessite une connaissance approfondie de ces enherbements, notamment de leur composition floristique, de leur diversité spécifique, et de l’écologie et la biologie des espèces qui les composent. Cette démarche permet de connaître de façon précise les organismes contre lesquels il faut lutter et les facteurs écologiques et agronomiques qui vont influencer leur développement. Ainsi, il devient possible d’agir sur ces facteurs pour maintenir les communautés de mauvaises herbes en dessous d’un seuil de nuisibilité globale.

 

ü  Une définition délicate

Mauvaises herbes et adventices en français, weeds en anglais et unkraut en allemand sont peut-être les termes les plus importants de la malherbologie. Cependant leur défini- tion pose des difficultés insurmontables. Si le terme adventice a un sens écologique (plante introduite accidentellement dans des milieux modifiés par l’homme), le terme mauvaise herbe a un sens malherbologique (plante indésirable là où elle se trouve)1. Les termes anglais et allemand, eux, véhiculent les deux notions.

Même en français, le terme de mauvaise herbe n’est pas toujours satisfaisant. En effet, la définition de l’AFNOR peut susciter des ambiguïtés dans sa compréhension. Aussi, il est nécessaire de préciser que le statut de mauvaise herbe ne devrait être attribué qu’à une plante installée postérieurement à une activité humaine et ayant un effet nuisible direct ou indirect.

Cette notion de mauvaise n’a pas une valeur absolue et certains auteurs, de façon plus objective, qualifient les mauvaises herbes d’éléments commensaux du cultivar, sans préjuger d’un effet positif ou négatif. Pour d’autres, il s’agit de plantes plus nuisibles qu’utiles, même si un effet bénéfique leur est reconnu : diminution de l’érosion du sol, fertilisation, intérêt médicinal ou alimentaire, etc.

D’ailleurs, dans les agrosystèmes traditionnels, au Mexique par exemple, les agriculteurs maintiennent en association avec la culture certaines espèces qu’ils appellent buen monte (bonnes plantes) et n’éliminent que les mal monte (mauvaises plantes). En effet, dans de nombreux systèmes traditionnels en région tropicale, différentes mauvaises herbes sont maintenues dans les champs et utilisées à des fins diverses : nourri- ture, médecine, cérémonies religieuses, amélioration du sol, limitation de l’érosion, apport de matière organique...

Aussi le terme général de mauvaise herbe, utilisé en français pour nommer les espèces végétales croissant dans les parcelles cultivées sans y avoir été intentionnellement plantées est assurément peu adéquat, mais la langue française n’en possède pas encore d’autre. D’une façon générale, le terme de mauvaise herbe peut être utilisé pour désigner l’ensemble des espèces appartenant à la flore des parcelles cultivées, sans préjuger de leur action sur la culture, même si certains définissent les mauvaises herbes comme des plantes dont on n’a pas encore trouvé d’utilité.

La lutte contre les mauvaises herbes (Extrait du memento de l'agronome)

Cours de Malherbologie

Les adventices en Haiti

Devoir de malherbologie 1

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