1) Chez la pomme
de terre, les symptômes de cette maladie
se caractérisent par des
pourritures molles internes qui sont provoquées par les bactéries du genre Erwinia carotovora. Les bactéries dégradent les tissus du tubercule qui deviennent spongieux et
la pourriture, de couleur claire, brunit
par la suite. Cette pourriture a une odeur désagréable.
2) Flétrissement
d'un
plant de tomate (Solanum lycopersicum)
dû à Erwinia amylovora
- Les galles ou tumeurs : il s’agit d’une excroissance tumorale produite sur les racines, tiges, feuilles ou fruits de certains végétaux, à la suite de piqûres d'animaux parasites. C’est aussi une prolifération anarchique des cellules de la plante
hôte provoquée par
des bactéries,
des champignons ou des nématodes.
- Un chancre est
une nécrose localisée de
l'écorce
et
du cambium associée à une
bactérie ou à un
champignon. Les
chancres peuvent être dus à plusieurs types de bactéries.
- Les trachéobactérioses : c’est d’une prolifération d’agents pathogènes, tels que des champignons, des bactéries ou des nématodes à l’intérieur des tissus conducteurs de la plante
hôte, pouvant entraîner la mort rapide de plantes, de grandes branches, voire d'arbres entiers. Les agents pathogènes qui causent les maladies du flétrissement envahissent les tissus vasculaires de la plante et empêchent le transport de l'eau vers le feuillage dans le xylème,
provoquant ainsi le flétrissement des
tiges et des
feuilles.
1.3. Mécanismes
La dynamique épidémique de maladies bactériennes se traduit
par plusieurs évènements qui constituent le cycle infectieux de base : phase de conservation de l’inoculum,
la phase d’infection et la phase de dispersion.
-La phase de
conservation
Les bactéries peuvent se conserver entre deux phases d'infection dans des débris végétaux (malades ou résidus de culture), dans des chancres ou bien dans les semences. Pour bon nombre d'espèces et notamment d'organismes de quarantaine,
les semences constituent d'ailleurs le
principal acteur de la dissémination
longue distance.
-La phase d’infection
Une infection bactérienne ne peut induire une maladie uniquement dans certaines conditions :
une compatibilité hôte/bactérie,
des facteurs environnementaux précis, une physiologie précise de la plante, et une présence d’un nombre minimal de bactérie. La bactérie pathogène doit tout d’abord pénétrer
dans
le végétal par :
• Soit une ouverture
naturelle de celle-ci. Les stomates sont le plus souvent empruntés, du fait de leur structure ou
encore de leur capacité à se fermer,
facilitant les infections.
De même, une pénétration peut se faire via les lenticelles (sorte de pore) concernant les fruits et les arbres,
les hydatodes (stomate modifié permettant des échanges d’eau), les trichomes (excroissance en forme
de poil), ou les nectaires (organe sécrétant
le nectar) pour les fleurs.
• Soit une blessure. Elle peut se représenter par une abrasion mécanique due au vent par exemple, une cicatrice
foliaire, des altérations causées
par le froid ou la chaleur…
Certaines bactéries ont la possibilité de ne pas utiliser l’une de ces voies, elles sont en effet
directement introduites par
l’intermédiaire d’un insecte.
Suite à l’entrée de la bactérie dans la plante hôte, il s’en suit une phase de multiplication du micro-organisme, ainsi qu’une phase de dispersion dans le végétal. Cette dispersion se fait grâce aux tissus infectés en premier : devenant infectieux, ils contaminent alors les tissus
adjacents.
Concernant la mobilité
des bactéries phytopathogènes dans la plante, elle reste un phénomène encore en cours d’étude. Chez certaines bactéries, leur flagelle leur permettrait de se déplacer
dans
les espaces intercellulaires. D’autres optent pour un déplacement passif dans les
vaisseaux du xylème. Le sol et la rhizosphère (la zone proche des racines) constituent un milieu
de survie
pour de nombreuses bactéries phytopathogènes. Une fois à l'intérieur de la plante, les bactéries n'utilisent
pas toutes les mêmes stratégies pour
assurer leur croissance en phase parasitaire. Les mécanismes d'infection et d'invasion les plus
observés
sont
:
Les bactéries dites « nécrotrophes » ou « nécrogènes » peuvent provoquer des nécroses
(mort cellulaire) au niveau des feuilles et des dépérissements au niveau
des rameaux. Ces symptômes sont
en général provoqués par
des
toxines
produites par le parasite.
Les bactéries dites « vasculaires », elles, engendrent une obstruction des vaisseaux de la plante, entraînant un flétrissement des organes. Dans ce cas-ci, il s’agit de la cellule bactérienne même qui est responsable de l’occlusion du vaisseau et non une protéine qu’elle aurait produite.
D’autres bactéries, dites « macergènes », par synthèse d’enzymes spécifiques, peuvent engendrer
l’apparition des pourritures
molles.
Enfin, les
bactéries dites « biotrophes » ou « oncogènes » peuvent
entraîner le développement anormal de tissu ou l’apparition
de tumeur, par perturbation des phytohormones.
-La phase de
dispersion
La pluie joue un rôle très efficace
dans la dispersion de bactéries présente sur les feuilles ou sur le sol. Les exsudations bactériennes muqueuses peuvent sécher et se transmettre par le
vent.
Les insectes pollinisateurs peuvent transmettre les bactéries quand celles–ci attaquent les
fleurs (cas du feu bactérien chez les poiriers). Les insectes piqueurs jouent le rôle de vecteurs
des bactéries
qui vivent dans les tissus
conducteurs.
Les machines agricoles
peuvent également transmettre les
bactéries en remuant le
sol.
1.4. Évolution des stratégies
parasitaires
La tendance évolutive dans les stratégies de parasitisme est remarquée par un passage progressif d’un parasitisme de faiblesse facultatif (la bactérie pouvant attaquer une large gamme d’hôtes) à un parasitisme obligatoire (la bactérie est en relation
étroite avec certains hôtes).
Toutes ces stratégies se retrouvent chez les bactéries phytopathogènes, les types de parasitismes les plus « évolués » impliquent des mécanismes de reconnaissance poussés entre
la plante hôte et la bactérie.
1.5. Le parasitisme
génétique
La bactérie
du genre Agrobacterium pratique la colonisation génétique. L'espèce type est Agrobacterium tumefaciens, responsable de la galle du collet d'un grand nombre d'espèces végétales (dicotylédones). Cette bactérie est capable de modifier génétiquement les plantes qu'elle infecte. Elle dispose d'un système moléculaire lui permettant de transférer un grand fragment d'ADN (appelé T-DNA, pour transfert-DNA) contenant plusieurs gènes présent sur l'un de ses plasmides (appelé plasmide Ti, ou tumor-inducing) vers l'ADN génomique
de la plante. L'expression de ces gènes provoque des dérèglements hormonaux dans les tissus
infectés qui se mettent à proliférer
pour former
une tumeur.
Ce processus est détourné par l'homme pour créer des plantes génétiquement modifiées : Le
gène tumoral virulent est alors remplacé par un gène d’intérêt
agronomique, qui sera alors exprimé par la plante.
2. Maladies virales
Un phytovirus est un virus s'attaquant aux organismes végétaux. Ces virus ont la particularité de pénétrer dans la cellule végétale
de leur hôte afin de détourner à leur profit les mécanismes
de la cellule pour leur permettre de se reproduire.
Cette multiplication virale finit par provoquer une modification métabolique ou la destruction de la cellule.
La prolifération des virus à l’intérieur des tissus végétaux peut dans certains cas ne pas entraîner de symptôme visible dans un premier temps (phénomène de masquage), mais
très souvent
les
attaques virales se manifestent par des symptômes tels
que
des mosaïques,
des marbrures ou des fasciations.
Les lignées de virus végétaux ont évolué indépendamment les unes des autres : comme la plupart des endoparasites, les virus se multiplient en vase clos dans leurs hôtes. L’évolution
en parallèle des souches virales et des hôtes résistants (coévolution) est à l’origine d’une
grande spécialisation des virus vis-à-vis de leur hôte. Des virus sont ainsi capables de n’attaquer qu’une seule espèce ou une seule famille de végétaux. Le virus de la mosaïque du
tabac par exemple, est capable d’attaquer la plupart des plantes appartenant uniquement à la famille des Solanacées (tomate,
tabac, aubergine, etc.)
3. Maladies cryptogamiques (dues à des champignons)
Une maladie cryptogamique, ou maladie fongique, est une maladie causée à une plante par un champignon ou un autre organisme filamenteux parasite. Lorsque c'est un animal qui est atteint, on parle plutôt de mycose. L'étude des champignons est la mycologie végétale qui est une branche
de la phytopathologie.
Historiquement, les champignons ainsi
que d'autres organismes filamenteux étaient
classés parmi les plantes cryptogames. Ce nom est resté chez les plantes pour les maladies causées par ces organismes. Les différentes formes de maladies cryptogamiques représentent environ 90 % des maladies des
végétaux.
Évolution générale
d'une
maladie cryptogamique
Contamination : les spores des champignons se déposent sur les plantes (transportées par le vent par exemple), germent et pénètrent à l'intérieur des tissus. Le champignon passe par les
orifices naturels (stomates, lenticelles) ou pénètre par des blessures (notamment celles provoquées par des insectes ou par des tailles de branches). Il est capable de traverser la cuticule.
Période d'incubation : le champignon se ramifie et envahit les cellules des tissus ou les
espaces intercellulaires.
L’apparition et le développement des symptômes accompagnent la fructification du
champignon.
La plante attaquée
peut dépérir (nécrose des tissus, détournement de la sève, obstruction des vaisseaux ...).
Les produits utilisés pour lutter contre les maladies cryptogamiques sont appelés fongicides.
Quelques exemples
de maladies cryptogamiques :
Anthracnose, Alternariose, Botrytis ou Pourriture grise, Charbon du maïs, Cladosporiose, Fonte des semis, Fusariose froide (Fusarium nivalis), Mildiou, Oïdium
des graminées (Erisyphe graminis),
Rouille noire (Puccinia graminis),
4. Maladies à phytoplasmes
Les phytoplasmes sont des parasites de plantes appartenant à la classe des mollicutes (étymologiquement : micro-organismes à peau molle, dépourvus de paroi cellulaire). Bactéries sans paroi,
les phytoplasmes se multiplient
exclusivement
dans le phloème des
hôtes végétaux qu’ils parasitent. Leur dissémination, dans la nature ou dans les vergers, est assurée
par des insectes piqueurs-suceurs (psylles) de sève et par l’utilisation de matériel
de greffage contaminé.
5. Maladies à nématodes
Il existe plus de 5000 espèces de nématodes dans le sol. Beaucoup sont pathogènes. Certains provoquent des galles au niveau des racines des Solanacées. Le moyen de prévention le plus efficace en lutte biologique est l'introduction de tagètes (œillets d'Inde), dont leurs exsudats racinaires,
auraient un effet nématifuge.
II Symptômes,
dégâts et pertes
Les symptômes observés sont le plus souvent des changements de couleur, des altérations d’organismes, des modifications anatomiques, des productions anormales de substances et des altérations diverses
du métabolisme.
Les informations en matière de dégâts et de pertes sont souvent fragmentaires et imprécises.
La relation entre symptômes,
dégâts et pertes est généralement
complexe.
Le type de production (s’il s’agit de cultures commerciales, de cultures de subsistance en
régions non industrialisées, de potagers ou de vergers d’appoints en régions industrialisées, de
jardins d’agrément) doit également être pris en considération.
Des taches superficielles sur les pommes et poires d’un verger d’agrément
représentent un symptôme et constituent un dégât (perte esthétique par rapport
à un fruit présentant un
phénotype « parfait »), mais n’entraînent pas de pertes financières. Par contre, dans un verger destiné à la production commerciale, ces taches induisent un déclassement du produit et une
diminution de leur valeur marchande (ce qui constitue une perte financière) car leur aspect est
moins apprécié des
filières de commercialisation.
III -Lutte
contre les maladies
1. Prévention
Des pratiques préventives sont possibles
dans certains
cas
:
- éviter l’excès d’humidité par drainage en contrôlant l’irrigation,
- éliminer
des
plantes malades,
- éviter d’endommager les tissus végétaux,
- désinfecter les semences (hypochlorite
de Na/Ca, formaldéhyde, oxychlorure de cuivre)
- désinfecter
le matériel (hypochlorite de Na/Ca,
détergents, formol),
- désinfecter
le sol par traitement vapeur – solarisation,
- choisir des variétés
résistantes.
2. Lutte chimique
C'est le recours aux fongicides de synthèse ou aux bactéricides (antibiotiques). La lutte chimique contre les maladies cryptogamiques remonte à la fin du XIXe siècle avec la découverte de l'action du cuivre contre le mildiou de la vigne. Pour bénéficier de l'activité des sels de cuivre sans trop nuire à la culture (phytotoxicité) l'utilisation de la bouillie bordelaise
(sulfate de cuivre neutralisé à la chaux) se généralisa dès le début du XXe siècle. Rapidement
apparurent des bouillies bordelaises industrialisées, c'était le début
du développement de l'industrie phytosanitaire qui depuis n'a pas cessé de mettre au point de nouvelles formulations associant diverses matières actives mises au point par la recherche des grands groupes
pharmaceutiques pour la plupart.
Vers 1950 apparurent les premières molécules de synthèse qui permirent d'améliorer les produits disponibles. Des carbamates (zinèbe,
manèbe, mancozèbe...) des phtalimides (captafol, folpel...) furent utilisés seuls ou associés à des sels de cuivre. Ces produits faciles
d'emploi constituent la première génération des grandes spécialités anti-mildiou (Cuprosan, Trimiltox, Moloss ). C’est vers les années 1970 que des matières actives nouvelles permettent de
s'affranchir des contingences climatiques, et elles permirent de développer le concept de
lutte raisonnée : cymoxanil ; anilides ; phosétyl-al. Les traitements peuvent maintenant intervenir en fonction de l'évolution des parasites.
De nos jours, toutes les productions agricoles intensives (grandes cultures, arboriculture, cultures légumières) ont recours à des applications de fongicides pour protéger leur potentiel.
Dans le cadre de système de lutte raisonnée,
le producteur définit un itinéraire cultural avec un objectif
de rendement. La lutte raisonnée basée sur l'observation méticuleuse des cultures
permet d'intervenir à bon escient avec une palette d'outils (chimiques et autres) performants,
ayant un impact
limité
sur l'environnement,
sans risque pour
le consommateur.
NB : Les conditions de mise en marché et d'emploi des spécialités phytosanitaires sont strictement encadrées par une règlementation rigoureuse basée sur
des textes règlementaires.
3. Lutte biologique
C'est un moyen de réduire les
effectifs d'un organisme -
animal ou plante - gênant,
en le faisant dévorer par un de ses ennemis naturels. Les insectes
sont très présents dans
la lutte biologique. D'abord
comme cible : contre ravageurs
des cultures et vecteurs de maladies,
on a recours aux services
de bactéries, de champignons, de virus, de
nématodes, de poissons
même et surtout d'autres insectes,
prédateurs ou parasites.
De très nombreuses espèces sont
mises
à contribution, des individus sont
simplement prélevés dans un lieu puis relâchés là où sévit l'indésirable.
La définition
de la lutte biologique par l’OILB (Organisation Internationale de Lutte Biologique)
est la suivante:
"L’utilisation
d’organismes vivants
ou de leurs produits pour prévenir
ou réduire les dégâts
causés par
les ravageurs aux productions végétales."
La lutte biologique est basée sur
l'exploitation par l'Homme et à son profit
d'une
relation naturelle entre deux êtres vivants :
- la cible (de la
lutte) est un organisme indésirable,
ravageur d'une plante
cultivée, mauvaise herbe, parasite du bétail ;
- l’agent
de lutte (ou auxiliaire) est
un organisme différent,
le plus souvent un parasite (ou
parasitoïde),
un prédateur ou un agent
pathogène du
premier, qui le tue à plus
ou moins brève échéance en s'en nourrissant
ou tout au moins limite son développement.
On peut volontairement
introduire dans une parcelle
infectée une bactérie ou un champignon inoffensif
pour la plante mais qui présente des antagonismes forts avec une
bactérie ou un champignon
particulièrement pathogène. La
lutte biologique contre les
maladies est basée sur l’utilisation
d’agent pathogènes antagonistes, également appelés biopesticides. Les
agents de
lutte contre les mauvaises
herbes incluent les prédateurs de graines, herbivores
et agents pathogènes. Elle se
base sur
l'utilisation de prédateurs (nématodes,
arthropodes, vertébrés,mollusques), parasitoïdes, agents pathogènes (virus,
bactéries, champignons, etc.), herbivores (ou phytophages), sans faire appel à des pesticides.
Elle a pour but de maintenir les populations d'organismes
bioagresseurs en dessous d'un
seuil de nuisibilité.
Les modalités de
la lutte biologique sont variées :
• Si l'organisme
antagoniste du ravageur (l'auxiliaire) est un animal, il s'agit de lutte biologique au
sens
restreint, ou lutte par entomophage.
• Si l'organisme
antagoniste est un microorganisme, on parle
de lutte microbiologique.
L'agent pathogène auxiliaire peut être un Champignon, une
Bactérie, un Virus,
un Protozoaire.
• Si l'organisme
antagoniste peut,
à la suite de son apport par l'Homme
au
contact de l'Insecte
cible, se développer
et se
maintenir aux dépens
de cet Insecte, sans nécessiter
une nouvelle intervention, on est
dans le cas de la lutte biologique par acclimatation.
• Si l'organisme
antagoniste doit être lâché ou
inoculé (en grand nombre) à chaque fois que l'effectif
du ravageur croît dangereusement,
on est
dans le cas de la lutte biologique inondative.
• Aux frontières
de la lutte biologique : la lutte autocide (encore dénommée
lutte par mâles stériles).
Elle a pour principe
l'introduction (en grand
nombre) dans une population naturelle d'individus mâles (de la même espèce)
modifiés (rendus stériles par
l'application de rayonnements
ionisants) mais au comportement
sexuel
intact. Ces mâles manipulés
(les auxiliaires) seront,
une fois lâchés, en compétition avec
les mâles sauvages.
Plusieurs
exemples de projets de lutte biologique :
- Le laboratoire de Phytopathologie
Intégrée et Urbaine (Belgique) travaille depuis plus de 25 ans à la recherche
et au développement de Biopesticides. Les recherches précédentes ont permis
d’identifier et de formuler une levure antagoniste vis-à-vis de P. expansum et B. cinerea en post-récolte sur les pommes. Le biopesticide basé sur
cette levure est aujourd’hui autorisé à la vente en Europe et aux USA
- Ce Laboratoire étudie depuis maintenant
plusieurs années les potentialités d’utilisation de la lactoperoxydase (enzyme
isolée du lait) comme molécule de lutte biologique contre des maladies importantes
des grandes cultures. Cette molécule naturelle ne génère a priori pas de
phénomènes de résistance, ce qui présente un intérêt particulier dans la mise
en place de nouvelles stratégies de lutte, durables et respectueuses de
l’environnement, contre les agents phytopathogènes des grandes cultures.
- Le projet SDN (Stimulateurs de défenses
des plantes) repose sur le développement d’un nouvel outil de biocontrôle du
blé à partir d’agents dits « éliciteurs », dans le but de protéger cette plante
céréalière majeure contre la septoriose. L’avantage phare des éliciteurs repose
sur l’induction des mécanismes de défenses des plantes à l’encontre d’un large
spectre d’agresseurs (bactérie, champignons, virus, etc).
- Une méthode alternative contre les
pathogènes de riz et de pomme de terre est diagnostiquée à Madagascar. Comme ce
pays possède une diversité de plantes aromatiques, un projet a choisi de tester
l’efficacité des huiles essentielles de plantes malgaches sur les pathogènes
diagnostiqués sur le riz et de la pomme de terre à Madagascar. Une centaine
d’huiles essentielles ont été criblée in vitro dans notre laboratoire afin
d’identifier les composés les plus efficaces vis-à-vis d’une vingtaine de
pathogènes des grandes cultures européennes.
L'intérêt
pour la lutte biologique a augmenté avec la connaissance des effets néfastes
des pesticides chimiques sur les écosystèmes et la santé humaine. Les lois
environnementales visent à réduire l’utilisation des pesticides dans
l'agriculture conventionnelle. Une augmentation de la demande pour les produits
biologiques rend également la lutte biologique de plus en plus populaire.
La
lutte biologique est l'une des composantes de la lutte intégrée contre les
ravageurs, maladies et mauvaises herbes, qui associe tous les moyens de lutte
disponibles, chimique, biologique, mécanique,
thermique, etc… et qui vise non pas à éliminer les ravageurs, mais à maintenir
leur population en dessous d'un seuil économiquement supportable.
4. Lutte intégrée
Selon la FAO et l'OILB la lutte intégrée ou protection intégrée est définie comme étant la «
conception de la protection des cultures dont l'application fait intervenir un ensemble de méthodes satisfaisant les exigences à la fois écologiques, économiques et toxicologiques en réservant la priorité à la mise en œuvre délibérée des éléments naturels de limitation et en
respectant les seuils de tolérance ». On peut aussi combiner
les différentes techniques en prenant
plus en compte le facteur environnemental.
5. D'autres méthodes de lutte
Certaines sont vieilles comme le monde, mais peuvent se substituer totalement ou en partie aux traitements chimiques (en lutte raisonnée ou lutte intégrée) au moins dans certains cas,
parfois elles ne sont pas dépourvues d'inconvénients.
- Les méthodes mécaniques :
La tapette à mouches, le bâton, la brosse, le secouage (Insectes des grains), mais aussi les barrières
(moustiquaire, grillage)
et l'emballage,
la glu, etc…
- Les méthodes physiques :
le froid, le chaud, les micro-ondes, les radiations ionisantes, les infra-sons, les ultra-sons, les U.V., etc…
- Les méthodes psychiques :
Les leurres, les appâts, les pièges, les épouvantails... avec leurs développements modernes parutilisation de pièges lumineux munis de grilles d'électrocution, d'attractifs alimentaires empoisonnés, de phéromones (de synthèse) de rapprochement des sexes, de cris d'alarme enregistrés, etc...
La lutte par confusion utilise de la phéromone de synthèse (produit volatil analogue à celui émis par la femelle
vierge d'un papillon - par exemple -, capable d'attirer les mâles à très
grande distance) non pas pour capturer ces mâles dans un piège, mais pour les désorienter. La phéromone est épandue dans la nature ; dans cette atmosphère saturée de signaux sexuels, les papillons mâles sont
incapables de détecter les femelles pour les féconder.
- Les méthodes culturales
C'est l'exploitation de propriétés naturelles (ou artificielles) de résistance aux Insectes phytophages (et aux agents pathogènes) que possèdent certaines lignées de plantes. L'emploi
de variétés génétiquement modifiées pour résister à un insecte se rattache théoriquement à cette catégorie.
Elles consistent d'autre part à créer des modifications du milieu défavorables aux animaux nuisibles : par éclaircie, dessiccation superficielle du sol, élimination des abris et des résidus de culture,
enlèvement des arbres
abîmés et des bois gisants propices aux ravageurs.
IV. Problèmes
physiologiques pouvant faire penser à des maladies
Ce sont les
dysfonctionnements physiologiques
de la plante liés à des facteurs tels que :
o Stress hydrique
- Le manque d'eau induit un dessèchement, un ralentissement, et son excès peut
provoquer une asphyxie
radiculaire.
- Les problèmes sont liés au pH de l'eau, à sa température, à la salinité (salinisation) ou
à sa qualité (pollution chimique ou organique).
o Composition chimique
du sol
- Les constituants minéraux nécessaires à la plante peuvent être en quantité ou en
disponibilité insuffisante au
point de provoquer de véritables symptômes extérieurs).
- Éléments principaux par exemple l’N (azote minéral) : le manque d'azote provoque
le jaunissement de la plante, et son
excès peut provoquer une
verse des céréales,
- K (potassium) : « faim
de potasse »,
- Fe (fer) : une carence
en fer (souvent par blocage en sol calcaire) provoque des
chloroses.
V. Les mycorhizes
Les mycorhizes sont des associations symbiotiques bénéfiques qui s’instaurent entre les racines de plantes et certains champignons du sol. Les associations mycorhiziennes permettent aux plantes d’avoir un meilleur accès aux éléments nutritifs du sol et aident les
plantes à mieux résister aux stress environnementaux (sécheresse, salinité, attaque
par des agents
pathogènes...)
de façon naturelle.
Il existe plusieurs types de mycorhizes et le plus répandu est celui des mycorhizes à
arbuscules (MA). Cette symbiose est
rencontrée chez près
de 80% des plantes dont la majorité des plantes de cultures (arbres fruitiers, céréales, plantes ornementales et maraichères, plantes aromatiques). Les MA sont ainsi nommées du fait du développement du champignon symbiotique
sous
forme de petits buissons (arbuscules) à l'intérieur
des
cellules.
En formant ce nouvel organe, la plante modifie considérablement
ses relations avec le sol et augmente prodigieusement ( grâce aux hyphes extra radiculaires du champignon)
sa surface
d’exploration : on estime que le volume de sol exploité
par la plante est multiplié par 1000 grâce aux mycorhizes. Ce phénomène
permet à la plante
d'absorber de façon optimale les nutriments du sol (principalement
azote, phosphore et oligoéléments) et de l’eau. Ce qui
permet d’améliorer la qualité et le rendement des cultures.
Cliquer sur l’évaluation pour vous évaluer d’avantage
1-Evaluation
2-Evaluation sur les maladie des cereales
3-Evaluation sur les maladies des légumineuses
4-Evaluation sur les maladies des racines et tubercules comestibles
5-Devoir sur les maladies des plantes
Ci-dessous,
les documents du cours à télécharger
1-Cours de Phytopathologie et protection des cultures
2-Maladies des céréales
3-Maladies des légumineuses
4-Maladies d’importances économiques
5-Maladies des racines et tubercules comestibles
6-Les maladies des caféiers