Inteligence artificiel
Le blog de l'agronomie sous tous les angles
dimanche 31 mars 2024
dimanche 8 octobre 2023
La bannane plantain
Les mauvaises herbes : couper ou couvrir" traite de la gestion des herbes en compétition avec le bananier plantain
Fertiliser le sol pour de plus beaux bananiers
L'oeilletonnage du bananier plantain
Le charançon noir du bananier plantain : prévention et lutte
Les nématodes du bananier plantain : prévention et lutte
Protéger, Planifier et Récolter la banane plantain
samedi 15 avril 2023
Racines et tubercules comestibles
I. Importance des racines et tubercules
Les cultures tropicales à racines et tubercules sont consommées comme
aliments de base dans certaines parties des tropiques et doivent être prises en
compte pour leur potentiel à produire des rendements impressionnants dans les
petits espaces. Elles offrent des choix intéressants pour la production
d’aliments dans des conditions de plus en plus difficiles. Le manioc et le
taro, par exemple, sont d’excellents choix pour les zones sujettes à la
sécheresse ou marécageuses, respectivement.
Pour commencer, considérez l’ensemble du groupe des racines et tubercules par rapport aux autres groupes de plantes. Environ 30 000 espèces de plantes comestibles ont été documentées (FAO 1998). Pourtant, 90% de l’approvisionnement alimentaire du monde ne dépend que d’un petit nombre de cultures— 7 à 130 selon la façon dont les données sont analysées (FAO 1998; Prescott et Prescott 1990). Toutes les plantes comestibles peuvent être classées en plusieurs catégories en fonction de l’utilisation.
Ø
La première et la plus
importante catégorie de plantes comestibles regroupe les graines de
céréales, dont le blé, le riz et le maïs. Ces trois cultures fournissent
plus de la moitié de l’énergie alimentaire dans le monde (calories). Les
graines de céréales jouent un rôle très important dans l’alimentation. Elles
contribuent à beaucoup d’énergie alimentaire sous forme d’hydrates de carbone,
et sont une bonne source de vitamines B (par exemple, la thiamine, la
riboflavine, la niacine et l’acide folique).
Ø
Les légumineuses à grains constituent le deuxième groupe le plus important. Les légumineuses à
grains produisent une graine comestible, et comprennent les haricots et de
leurs proches comme le soja. Dans ces cultures la teneur en protéines est
beaucoup plus élevée. La teneur en glucides est également importante, mais pas
aussi élevée que dans les céréales. Certaines légumineuses à grains ont une
teneur en huile qui est une autre source importante de calories. La teneur en
vitamine B est très bonne, et parfois la teneur en vitamine E est également
importante. Les légumineuses à grains sont des aliments de musculation qui
peuvent être consommées comme un substitut à la viande quand elles font partie
d’une alimentation équilibrée.
Ø
Les légumes sont la
troisième plus grande catégorie. Les feuilles comestibles sont un type
important de légumes, et sont les plus abondantes dans les régions tropicales.
Les feuilles d’au moins 4000 espèces végétales sont consommées. De tous les
légumes et fruits, les légumes-feuilles sont probablement la meilleure source
de vitamines A et C, de protéines et de minéraux.
Ø
Les racines et tubercules
sont également classés comme des légumes. Beaucoup de gens méprisent ces
cultures et les considèrent comme des «cultures de pauvre», mais leur valeur
comme culture vivrière s’étend à toutes les personnes. Les racines et tubercules fournissent principalement des glucides, des
amidons et des sucres à l’alimentation, mais ils contiennent tous les autres
nutriments. Souvent, ces autres nutriments compensent leur état
nutritionnel autrement relativement pauvre. Comme un aliment énergétique, ils
fournissent des calories plus que nécessaire pour l’exécution des tâches liées
à l’agriculture telles que la plantation et le désherbage; au moins 4000
kilocalories sont nécessaires pour une journée complète de travail agricole
diligente (EDN 121). En outre, les feuilles de certaines de ces cultures sont
comestibles et fournissent des protéines, des minéraux et des vitamines (Hahn
1984).
1.1.
L’importance économique des racines et des tubercules en Haïti
La production des
tubercules et racines : patate, manioc et igname représente en 2010 environ 490
millions de dollars américains aux dires de l'agronome Garry Mathieu de la
Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA). Ce sont des filières
nécessaires à la sécurité alimentaire, mais difficiles à être exportées.
La
production des racines et tubercules ne cesse d'augmenter depuis les années
2000. « En 2000, le volume des patates douces produites, par exemple, était de
180 000 tonnes. Il passait à 220 000 tonnes métriques entre 2006 et 2007. C'est
le même cas pour le manioc et l'igname. Pour le manioc, sa production était de
337 000 tonnes en 2000, elle a atteint 450 000 tonnes six ou sept ans après.
Pour ce qui est de l'igname, en 2000, sa production était de 200 000 tonnes et
selon les prévisions, elle aura plus que doublé cette année et atteindra 426
000 tonnes en 2010», a affirmé l'agronome Mathieu.
L'augmentation des racines et des tubercules
contribue à une amélioration de la disponibilité alimentaire dans le pays. En
effet, selon le bilan alimentaire de la Coordination nationale de la sécurité
alimentaire (CNSA) pour l'année 2010, les racines et les tubercules
représentaient plus de 60 % des produits agricoles du pays.
Les
racines et tubercules se ressemblent beaucoup et peuvent être difficiles à
distinguer. Cependant, d’un point de vue botanique, la distinction est simple.
Même si la plupart des racines et tubercules se développent sous le sol, ils
diffèrent en termes de leur provenance. La racine est un organe de stockage
élargie qui vient du tissu racinaire, tandis que le tubercule est un organe de
stockage élargie qui vient du tissu de la tige.
Les
racines et les tubercules sont à la fois des sources et des réservoirs
d’énergie (principalement sous la forme d’amidon) pour la croissance de la
plante elle-même. On les trouve le plus souvent dans les plantes qui doivent
passer par une longue saison sèche. Sur deux ou trois mille racines et
tubercules comestibles existants, seulement environ 25 espèces sont considérées
comme d’une importance primordiale.
Comme
exemples, nous avons la pomme de terre,
la patate douce, le manioc, l’igname et les aracées. L’importance de
ceux-ci varie selon les régions. Le manioc, par exemple, ne fournit que 1,6%
des calories à base de plantes dans le monde; cependant, il représente plus de
la moitié des calories d’origine végétale en Afrique centrale (FAO, 1998).
Chacune de ces cinq importantes plantes à racines et tubercules susmentionnées
seront abordées, avec des informations données sur les cycles de vie, la
multiplication et le stockage, l’utilisation des feuilles, et la transformation
des aliments.
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01-Évaluation sur la Patate Douce
samedi 25 février 2023
Phytopathologie appliquée
La pathologie végétale, ou phytopathologie ou phytiatrie, est la science qui étudie les maladies des plantes, surtout des plantes cultivées. Plus généralement, cette discipline recherche les causes parasitaires, d'une part, et environnementales, d'autre part, qui influent sur l'apparition et le développement d'une maladie.
La manière dont les agents infectieux et la plante malade vont interagir est un élément précieux pour trouver des méthodes pour prévenir et soigner ces maladies.
Les maladies des plantes sont dues à divers organismes : champignons, oomycètes, bactéries,
virus, viroïdes, phytoplasmes, protozoaires, nématodes et plantes parasites. Ces organismes sont normalement présents et souvent en grande quantité dans leur environnement, parfois même des organismes utiles ou symbiotes à la plante, et qui se développent à la faveur d'un stress, d'une blessure, d'une piqûre d'insecte...
Ils ne deviennent pathogènes que dans certaines circonstances. On les regroupe sous l'appellation d'organismes « phytopathogènes ». Leur domaine d'étude est la phytopathologie.
Objectifs de la phytopathologie
La phytopathologie a pour objectif :
Ø L’étude et la description des symptômes par lesquels se manifestent les maladies des plantes.Elle recherche et stabilise les causes de ces maladies.
Ø Elle étudie les modes d’actions et les mécanismes d’évolution du processus pathologique.
Ø Elle étudie le complexe relationnel entre les plantes hôtes et les parasites.
Ø Elle élabore et indique les méthodes et moyens de prévention (prophylaxie) et la lutte curative (thérapie) des maladies des plantes pour assurer une bonne production agricole.
Ø Elle étudie les moyens de contrôle et de réduction des maladies chez les plantes, à la fois sur le terrain et après la récolte.
-Les β-Protéobactéries
On y trouve le genre Burkholderia qui provoque des flétrissements, des pourritures ou des
nécroses. On retrouve également le genre Ralstonia solanacearum qui est responsable de
maladies vasculaires
en régions tropicales.
-Les γ-Protéobactéries
La majorité des espèces de bactéries phytopathogènes comme les Pseudomonas, les
Xanthomonas, et les Erwinias se
retrouvent dans ce groupe.
-Les ε-Protéobacteries
On y trouve de nombreuses espèces vivant dans les vaisseaux du phloème
; ce sont des
bactéries à Gram +.
Ces bactéries sont souvent transportées par des insectes vecteurs (cicadelles, psylles) pour
coloniser les vaisseaux conducteurs dans
lesquels elles
vivent.
1.2. Principaux symptômes des bactérioses
Une même bactérie
peut
provoquer des
symptômes différents sur
les organes.
-Les nécroses et les brûlures : ce sont des attaques localisées qui aboutissent à la mort lente des cellules. La feuille présente des petites plaques de cellules mortes et sèches.
-Les tâches huileuses ou pourriture molle : l’attaque des bactéries se matérialise par une prolifération rapide qui détruit les tissus sous-jacents. La prolifération des bactéries se réalise dans un amas visqueux.
1) Chez la pomme
de terre, les symptômes de cette maladie
se caractérisent par des
pourritures molles internes qui sont provoquées par les bactéries du genre Erwinia carotovora. Les bactéries dégradent les tissus du tubercule qui deviennent spongieux et
la pourriture, de couleur claire, brunit
par la suite. Cette pourriture a une odeur désagréable.
2) Flétrissement d'un plant de tomate (Solanum lycopersicum) dû à Erwinia amylovora
- Les galles ou tumeurs : il s’agit d’une excroissance tumorale produite sur les racines, tiges, feuilles ou fruits de certains végétaux, à la suite de piqûres d'animaux parasites. C’est aussi une prolifération anarchique des cellules de la plante hôte provoquée par des bactéries, des champignons ou des nématodes.
- Un chancre est une nécrose localisée de l'écorce et du cambium associée à une bactérie ou à un champignon. Les chancres peuvent être dus à plusieurs types de bactéries.
- Les trachéobactérioses : c’est d’une prolifération d’agents pathogènes, tels que des champignons, des bactéries ou des nématodes à l’intérieur des tissus conducteurs de la plante hôte, pouvant entraîner la mort rapide de plantes, de grandes branches, voire d'arbres entiers. Les agents pathogènes qui causent les maladies du flétrissement envahissent les tissus vasculaires de la plante et empêchent le transport de l'eau vers le feuillage dans le xylème, provoquant ainsi le flétrissement des tiges et des feuilles.
1.3. Mécanismes
La dynamique épidémique de maladies bactériennes se traduit par plusieurs évènements qui constituent le cycle infectieux de base : phase de conservation de l’inoculum, la phase d’infection et la phase de dispersion.
-La phase de conservation
Les bactéries peuvent se conserver entre deux phases d'infection dans des débris végétaux (malades ou résidus de culture), dans des chancres ou bien dans les semences. Pour bon nombre d'espèces et notamment d'organismes de quarantaine, les semences constituent d'ailleurs le principal acteur de la dissémination longue distance.
-La phase d’infection
Une infection bactérienne ne peut induire une maladie uniquement dans certaines conditions :
une compatibilité hôte/bactérie, des facteurs environnementaux précis, une physiologie précise de la plante, et une présence d’un nombre minimal de bactérie. La bactérie pathogène doit tout d’abord pénétrer dans le végétal par :
• Soit une ouverture naturelle de celle-ci. Les stomates sont le plus souvent empruntés, du fait de leur structure ou encore de leur capacité à se fermer, facilitant les infections. De même, une pénétration peut se faire via les lenticelles (sorte de pore) concernant les fruits et les arbres, les hydatodes (stomate modifié permettant des échanges d’eau), les trichomes (excroissance en forme de poil), ou les nectaires (organe sécrétant le nectar) pour les fleurs.
• Soit une blessure. Elle peut se représenter par une abrasion mécanique due au vent par exemple, une cicatrice foliaire, des altérations causées par le froid ou la chaleur…
Certaines bactéries ont la possibilité de ne pas utiliser l’une de ces voies, elles sont en effet directement introduites par l’intermédiaire d’un insecte.
Suite à l’entrée de la bactérie dans la plante hôte, il s’en suit une phase de multiplication du micro-organisme, ainsi qu’une phase de dispersion dans le végétal. Cette dispersion se fait grâce aux tissus infectés en premier : devenant infectieux, ils contaminent alors les tissus adjacents.
Concernant la mobilité des bactéries phytopathogènes dans la plante, elle reste un phénomène encore en cours d’étude. Chez certaines bactéries, leur flagelle leur permettrait de se déplacer dans les espaces intercellulaires. D’autres optent pour un déplacement passif dans les vaisseaux du xylème. Le sol et la rhizosphère (la zone proche des racines) constituent un milieu de survie pour de nombreuses bactéries phytopathogènes. Une fois à l'intérieur de la plante, les bactéries n'utilisent pas toutes les mêmes stratégies pour assurer leur croissance en phase parasitaire. Les mécanismes d'infection et d'invasion les plus observés sont :
Les bactéries dites « nécrotrophes » ou « nécrogènes » peuvent provoquer des nécroses (mort cellulaire) au niveau des feuilles et des dépérissements au niveau des rameaux. Ces symptômes sont en général provoqués par des toxines produites par le parasite.
Les bactéries dites « vasculaires », elles, engendrent une obstruction des vaisseaux de la plante, entraînant un flétrissement des organes. Dans ce cas-ci, il s’agit de la cellule bactérienne même qui est responsable de l’occlusion du vaisseau et non une protéine qu’elle aurait produite.
D’autres bactéries, dites « macergènes », par synthèse d’enzymes spécifiques, peuvent engendrer l’apparition des pourritures molles.
Enfin, les bactéries dites « biotrophes » ou « oncogènes » peuvent entraîner le développement anormal de tissu ou l’apparition de tumeur, par perturbation des phytohormones.
-La phase de dispersion
La pluie joue un rôle très efficace dans la dispersion de bactéries présente sur les feuilles ou sur le sol. Les exsudations bactériennes muqueuses peuvent sécher et se transmettre par le vent.
Les insectes pollinisateurs peuvent transmettre les bactéries quand celles–ci attaquent les fleurs (cas du feu bactérien chez les poiriers). Les insectes piqueurs jouent le rôle de vecteurs des bactéries qui vivent dans les tissus conducteurs.
Les machines agricoles peuvent également transmettre les bactéries en remuant le sol.
1.4. Évolution des stratégies parasitaires
La tendance évolutive dans les stratégies de parasitisme est remarquée par un passage progressif d’un parasitisme de faiblesse facultatif (la bactérie pouvant attaquer une large gamme d’hôtes) à un parasitisme obligatoire (la bactérie est en relation étroite avec certains hôtes).
Toutes ces stratégies se retrouvent chez les bactéries phytopathogènes, les types de parasitismes les plus « évolués » impliquent des mécanismes de reconnaissance poussés entre la plante hôte et la bactérie.
1.5. Le parasitisme génétique
La bactérie du genre Agrobacterium pratique la colonisation génétique. L'espèce type est Agrobacterium tumefaciens, responsable de la galle du collet d'un grand nombre d'espèces végétales (dicotylédones). Cette bactérie est capable de modifier génétiquement les plantes qu'elle infecte. Elle dispose d'un système moléculaire lui permettant de transférer un grand fragment d'ADN (appelé T-DNA, pour transfert-DNA) contenant plusieurs gènes présent sur l'un de ses plasmides (appelé plasmide Ti, ou tumor-inducing) vers l'ADN génomique de la plante. L'expression de ces gènes provoque des dérèglements hormonaux dans les tissus infectés qui se mettent à proliférer pour former une tumeur.
Ce processus est détourné par l'homme pour créer des plantes génétiquement modifiées : Le gène tumoral virulent est alors remplacé par un gène d’intérêt agronomique, qui sera alors exprimé par la plante.
2. Maladies virales
Un phytovirus est un virus s'attaquant aux organismes végétaux. Ces virus ont la particularité de pénétrer dans la cellule végétale de leur hôte afin de détourner à leur profit les mécanismes de la cellule pour leur permettre de se reproduire.
Cette multiplication virale finit par provoquer une modification métabolique ou la destruction de la cellule. La prolifération des virus à l’intérieur des tissus végétaux peut dans certains cas ne pas entraîner de symptôme visible dans un premier temps (phénomène de masquage), mais très souvent les attaques virales se manifestent par des symptômes tels que des mosaïques, des marbrures ou des fasciations.
Les lignées de virus végétaux ont évolué indépendamment les unes des autres : comme la plupart des endoparasites, les virus se multiplient en vase clos dans leurs hôtes. L’évolution
en parallèle des souches virales et des hôtes résistants (coévolution) est à l’origine d’une
grande spécialisation des virus vis-à-vis de leur hôte. Des virus sont ainsi capables de n’attaquer qu’une seule espèce ou une seule famille de végétaux. Le virus de la mosaïque du
tabac par exemple, est capable d’attaquer la plupart des plantes appartenant uniquement à la famille des Solanacées (tomate,
tabac, aubergine, etc.)
3. Maladies cryptogamiques (dues à des champignons)
Une maladie cryptogamique, ou maladie fongique, est une maladie causée à une plante par un champignon ou un autre organisme filamenteux parasite. Lorsque c'est un animal qui est atteint, on parle plutôt de mycose. L'étude des champignons est la mycologie végétale qui est une branche de la phytopathologie.
Historiquement, les champignons ainsi que d'autres organismes filamenteux étaient classés parmi les plantes cryptogames. Ce nom est resté chez les plantes pour les maladies causées par ces organismes. Les différentes formes de maladies cryptogamiques représentent environ 90 % des maladies des végétaux.
Évolution générale
d'une
maladie cryptogamique
Contamination : les spores des champignons se déposent sur les plantes (transportées par le vent par exemple), germent et pénètrent à l'intérieur des tissus. Le champignon passe par les orifices naturels (stomates, lenticelles) ou pénètre par des blessures (notamment celles provoquées par des insectes ou par des tailles de branches). Il est capable de traverser la cuticule.
Période d'incubation : le champignon se ramifie et envahit les cellules des tissus ou les espaces intercellulaires.
L’apparition et le développement des symptômes accompagnent la fructification du champignon.
La plante attaquée peut dépérir (nécrose des tissus, détournement de la sève, obstruction des vaisseaux ...).
Les produits utilisés pour lutter contre les maladies cryptogamiques sont appelés fongicides.
Quelques exemples de maladies cryptogamiques :
Anthracnose, Alternariose, Botrytis ou Pourriture grise, Charbon du maïs, Cladosporiose, Fonte des semis, Fusariose froide (Fusarium nivalis), Mildiou, Oïdium des graminées (Erisyphe graminis), Rouille noire (Puccinia graminis),
4. Maladies à phytoplasmes
Les phytoplasmes sont des parasites de plantes appartenant à la classe des mollicutes (étymologiquement : micro-organismes à peau molle, dépourvus de paroi cellulaire). Bactéries sans paroi, les phytoplasmes se multiplient exclusivement dans le phloème des hôtes végétaux qu’ils parasitent. Leur dissémination, dans la nature ou dans les vergers, est assurée par des insectes piqueurs-suceurs (psylles) de sève et par l’utilisation de matériel de greffage contaminé.
5. Maladies à nématodes
Il existe plus de 5000 espèces de nématodes dans le sol. Beaucoup sont pathogènes. Certains provoquent des galles au niveau des racines des Solanacées. Le moyen de prévention le plus efficace en lutte biologique est l'introduction de tagètes (œillets d'Inde), dont leurs exsudats racinaires, auraient un effet nématifuge.
II Symptômes, dégâts et pertes
Les symptômes observés sont le plus souvent des changements de couleur, des altérations d’organismes, des modifications anatomiques, des productions anormales de substances et des altérations diverses du métabolisme.
Les informations en matière de dégâts et de pertes sont souvent fragmentaires et imprécises.
La relation entre symptômes, dégâts et pertes est généralement complexe.
Le type de production (s’il s’agit de cultures commerciales, de cultures de subsistance en régions non industrialisées, de potagers ou de vergers d’appoints en régions industrialisées, de jardins d’agrément) doit également être pris en considération.
Des taches superficielles sur les pommes et poires d’un verger d’agrément représentent un symptôme et constituent un dégât (perte esthétique par rapport à un fruit présentant un phénotype « parfait »), mais n’entraînent pas de pertes financières. Par contre, dans un verger destiné à la production commerciale, ces taches induisent un déclassement du produit et une diminution de leur valeur marchande (ce qui constitue une perte financière) car leur aspect est moins apprécié des filières de commercialisation.
III -Lutte
contre les maladies
1. Prévention
Des pratiques préventives sont possibles dans certains cas :
- éviter l’excès d’humidité par drainage en contrôlant l’irrigation, - éliminer des plantes malades,
- éviter d’endommager les tissus végétaux,
- désinfecter les semences (hypochlorite de Na/Ca, formaldéhyde, oxychlorure de cuivre)
- désinfecter le matériel (hypochlorite de Na/Ca, détergents, formol),
- désinfecter le sol par traitement vapeur – solarisation,
- choisir des variétés
résistantes.
2. Lutte chimique
C'est le recours aux fongicides de synthèse ou aux bactéricides (antibiotiques). La lutte chimique contre les maladies cryptogamiques remonte à la fin du XIXe siècle avec la découverte de l'action du cuivre contre le mildiou de la vigne. Pour bénéficier de l'activité des sels de cuivre sans trop nuire à la culture (phytotoxicité) l'utilisation de la bouillie bordelaise (sulfate de cuivre neutralisé à la chaux) se généralisa dès le début du XXe siècle. Rapidement apparurent des bouillies bordelaises industrialisées, c'était le début du développement de l'industrie phytosanitaire qui depuis n'a pas cessé de mettre au point de nouvelles formulations associant diverses matières actives mises au point par la recherche des grands groupes pharmaceutiques pour la plupart.
Vers 1950 apparurent les premières molécules de synthèse qui permirent d'améliorer les produits disponibles. Des carbamates (zinèbe, manèbe, mancozèbe...) des phtalimides (captafol, folpel...) furent utilisés seuls ou associés à des sels de cuivre. Ces produits faciles d'emploi constituent la première génération des grandes spécialités anti-mildiou (Cuprosan, Trimiltox, Moloss ). C’est vers les années 1970 que des matières actives nouvelles permettent de s'affranchir des contingences climatiques, et elles permirent de développer le concept de lutte raisonnée : cymoxanil ; anilides ; phosétyl-al. Les traitements peuvent maintenant intervenir en fonction de l'évolution des parasites.
De nos jours, toutes les productions agricoles intensives (grandes cultures, arboriculture, cultures légumières) ont recours à des applications de fongicides pour protéger leur potentiel.
Dans le cadre de système de lutte raisonnée, le producteur définit un itinéraire cultural avec un objectif de rendement. La lutte raisonnée basée sur l'observation méticuleuse des cultures permet d'intervenir à bon escient avec une palette d'outils (chimiques et autres) performants, ayant un impact limité sur l'environnement, sans risque pour le consommateur.
NB : Les conditions de mise en marché et d'emploi des spécialités phytosanitaires sont strictement encadrées par une règlementation rigoureuse basée sur des textes règlementaires.
3. Lutte biologique
C'est un moyen de réduire les effectifs d'un organisme - animal ou plante - gênant, en le faisant dévorer par un de ses ennemis naturels. Les insectes sont très présents dans la lutte biologique. D'abord comme cible : contre ravageurs des cultures et vecteurs de maladies, on a recours aux services de bactéries, de champignons, de virus, de nématodes, de poissons même et surtout d'autres insectes, prédateurs ou parasites.
De très nombreuses espèces sont mises à contribution, des individus sont simplement prélevés dans un lieu puis relâchés là où sévit l'indésirable.
La définition de la lutte biologique par l’OILB (Organisation Internationale de Lutte Biologique) est la suivante: "L’utilisation d’organismes vivants ou de leurs produits pour prévenir ou réduire les dégâts causés par les ravageurs aux productions végétales."
La lutte biologique est basée sur l'exploitation par l'Homme et à son profit d'une relation naturelle entre deux êtres vivants :
- la cible (de la lutte) est un organisme indésirable, ravageur d'une plante cultivée, mauvaise herbe, parasite du bétail ;
- l’agent de lutte (ou auxiliaire) est un organisme différent, le plus souvent un parasite (ou parasitoïde), un prédateur ou un agent pathogène du premier, qui le tue à plus ou moins brève échéance en s'en nourrissant ou tout au moins limite son développement.
On peut volontairement introduire dans une parcelle infectée une bactérie ou un champignon inoffensif pour la plante mais qui présente des antagonismes forts avec une bactérie ou un champignon particulièrement pathogène. La lutte biologique contre les maladies est basée sur l’utilisation d’agent pathogènes antagonistes, également appelés biopesticides. Les agents de lutte contre les mauvaises herbes incluent les prédateurs de graines, herbivores et agents pathogènes. Elle se base sur l'utilisation de prédateurs (nématodes, arthropodes, vertébrés,mollusques), parasitoïdes, agents pathogènes (virus, bactéries, champignons, etc.), herbivores (ou phytophages), sans faire appel à des pesticides.
Elle a pour but de maintenir les populations d'organismes bioagresseurs en dessous d'un seuil de nuisibilité.
Les modalités de la lutte biologique sont variées :
• Si l'organisme antagoniste du ravageur (l'auxiliaire) est un animal, il s'agit de lutte biologique au sens restreint, ou lutte par entomophage.
• Si l'organisme antagoniste est un microorganisme, on parle de lutte microbiologique.
L'agent pathogène auxiliaire peut être un Champignon, une Bactérie, un Virus, un Protozoaire.
• Si l'organisme antagoniste peut, à la suite de son apport par l'Homme au contact de l'Insecte cible, se développer et se maintenir aux dépens de cet Insecte, sans nécessiter une nouvelle intervention, on est dans le cas de la lutte biologique par acclimatation.
• Si l'organisme antagoniste doit être lâché ou inoculé (en grand nombre) à chaque fois que l'effectif du ravageur croît dangereusement, on est dans le cas de la lutte biologique inondative.
• Aux frontières de la lutte biologique : la lutte autocide (encore dénommée lutte par mâles stériles).
Elle a pour principe l'introduction (en grand nombre) dans une population naturelle d'individus mâles (de la même espèce) modifiés (rendus stériles par l'application de rayonnements ionisants) mais au comportement sexuel intact. Ces mâles manipulés (les auxiliaires) seront, une fois lâchés, en compétition avec les mâles sauvages.
Plusieurs
exemples de projets de lutte biologique :
- Le laboratoire de Phytopathologie Intégrée et Urbaine (Belgique) travaille depuis plus de 25 ans à la recherche et au développement de Biopesticides. Les recherches précédentes ont permis d’identifier et de formuler une levure antagoniste vis-à-vis de P. expansum et B. cinerea en post-récolte sur les pommes. Le biopesticide basé sur cette levure est aujourd’hui autorisé à la vente en Europe et aux USA
- Ce Laboratoire étudie depuis maintenant plusieurs années les potentialités d’utilisation de la lactoperoxydase (enzyme isolée du lait) comme molécule de lutte biologique contre des maladies importantes des grandes cultures. Cette molécule naturelle ne génère a priori pas de phénomènes de résistance, ce qui présente un intérêt particulier dans la mise en place de nouvelles stratégies de lutte, durables et respectueuses de l’environnement, contre les agents phytopathogènes des grandes cultures.
- Le projet SDN (Stimulateurs de défenses
des plantes) repose sur le développement d’un nouvel outil de biocontrôle du
blé à partir d’agents dits « éliciteurs », dans le but de protéger cette plante
céréalière majeure contre la septoriose. L’avantage phare des éliciteurs repose
sur l’induction des mécanismes de défenses des plantes à l’encontre d’un large
spectre d’agresseurs (bactérie, champignons, virus, etc).
- Une méthode alternative contre les
pathogènes de riz et de pomme de terre est diagnostiquée à Madagascar. Comme ce
pays possède une diversité de plantes aromatiques, un projet a choisi de tester
l’efficacité des huiles essentielles de plantes malgaches sur les pathogènes
diagnostiqués sur le riz et de la pomme de terre à Madagascar. Une centaine
d’huiles essentielles ont été criblée in vitro dans notre laboratoire afin
d’identifier les composés les plus efficaces vis-à-vis d’une vingtaine de
pathogènes des grandes cultures européennes.
L'intérêt
pour la lutte biologique a augmenté avec la connaissance des effets néfastes
des pesticides chimiques sur les écosystèmes et la santé humaine. Les lois
environnementales visent à réduire l’utilisation des pesticides dans
l'agriculture conventionnelle. Une augmentation de la demande pour les produits
biologiques rend également la lutte biologique de plus en plus populaire.
La
lutte biologique est l'une des composantes de la lutte intégrée contre les
ravageurs, maladies et mauvaises herbes, qui associe tous les moyens de lutte
disponibles, chimique, biologique, mécanique,
thermique, etc… et qui vise non pas à éliminer les ravageurs, mais à maintenir
leur population en dessous d'un seuil économiquement supportable.
4. Lutte intégrée
Selon la FAO et l'OILB la lutte intégrée ou protection intégrée est définie comme étant la « conception de la protection des cultures dont l'application fait intervenir un ensemble de méthodes satisfaisant les exigences à la fois écologiques, économiques et toxicologiques en réservant la priorité à la mise en œuvre délibérée des éléments naturels de limitation et en respectant les seuils de tolérance ». On peut aussi combiner les différentes techniques en prenant plus en compte le facteur environnemental.
5. D'autres méthodes de lutte
Certaines sont vieilles comme le monde, mais peuvent se substituer totalement ou en partie aux traitements chimiques (en lutte raisonnée ou lutte intégrée) au moins dans certains cas, parfois elles ne sont pas dépourvues d'inconvénients.
- Les méthodes mécaniques :
La tapette à mouches, le bâton, la brosse, le secouage (Insectes des grains), mais aussi les barrières (moustiquaire, grillage) et l'emballage, la glu, etc…
- Les méthodes physiques :
le froid, le chaud, les micro-ondes, les radiations ionisantes, les infra-sons, les ultra-sons, les U.V., etc…
- Les méthodes psychiques :
Les leurres, les appâts, les pièges, les épouvantails... avec leurs développements modernes parutilisation de pièges lumineux munis de grilles d'électrocution, d'attractifs alimentaires empoisonnés, de phéromones (de synthèse) de rapprochement des sexes, de cris d'alarme enregistrés, etc...
La lutte par confusion utilise de la phéromone de synthèse (produit volatil analogue à celui émis par la femelle vierge d'un papillon - par exemple -, capable d'attirer les mâles à très grande distance) non pas pour capturer ces mâles dans un piège, mais pour les désorienter. La phéromone est épandue dans la nature ; dans cette atmosphère saturée de signaux sexuels, les papillons mâles sont incapables de détecter les femelles pour les féconder.
- Les méthodes culturales
C'est l'exploitation de propriétés naturelles (ou artificielles) de résistance aux Insectes phytophages (et aux agents pathogènes) que possèdent certaines lignées de plantes. L'emploi de variétés génétiquement modifiées pour résister à un insecte se rattache théoriquement à cette catégorie.
Elles consistent d'autre part à créer des modifications du milieu défavorables aux animaux nuisibles : par éclaircie, dessiccation superficielle du sol, élimination des abris et des résidus de culture, enlèvement des arbres abîmés et des bois gisants propices aux ravageurs.
IV. Problèmes physiologiques pouvant faire penser à des maladies
Ce sont les dysfonctionnements physiologiques de la plante liés à des facteurs tels que :
o Stress hydrique
- Le manque d'eau induit un dessèchement, un ralentissement, et son excès peut
provoquer une asphyxie
radiculaire.
- Les problèmes sont liés au pH de l'eau, à sa température, à la salinité (salinisation) ou
à sa qualité (pollution chimique ou organique).
o Composition chimique du sol
- Les constituants minéraux nécessaires à la plante peuvent être en quantité ou en disponibilité insuffisante au point de provoquer de véritables symptômes extérieurs).
- Éléments principaux par exemple l’N (azote minéral) : le manque d'azote provoque
le jaunissement de la plante, et son
excès peut provoquer une
verse des céréales,
- K (potassium) : « faim
de potasse »,
- Fe (fer) : une carence
en fer (souvent par blocage en sol calcaire) provoque des
chloroses.
V. Les mycorhizes
Les mycorhizes sont des associations symbiotiques bénéfiques qui s’instaurent entre les racines de plantes et certains champignons du sol. Les associations mycorhiziennes permettent aux plantes d’avoir un meilleur accès aux éléments nutritifs du sol et aident les plantes à mieux résister aux stress environnementaux (sécheresse, salinité, attaque par des agents pathogènes...) de façon naturelle.
Il existe plusieurs types de mycorhizes et le plus répandu est celui des mycorhizes à arbuscules (MA). Cette symbiose est rencontrée chez près de 80% des plantes dont la majorité des plantes de cultures (arbres fruitiers, céréales, plantes ornementales et maraichères, plantes aromatiques). Les MA sont ainsi nommées du fait du développement du champignon symbiotique sous forme de petits buissons (arbuscules) à l'intérieur des cellules.
En formant ce nouvel organe, la plante modifie considérablement ses relations avec le sol et augmente prodigieusement ( grâce aux hyphes extra radiculaires du champignon) sa surface d’exploration : on estime que le volume de sol exploité par la plante est multiplié par 1000 grâce aux mycorhizes. Ce phénomène permet à la plante d'absorber de façon optimale les nutriments du sol (principalement azote, phosphore et oligoéléments) et de l’eau. Ce qui permet d’améliorer la qualité et le rendement des cultures.
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4-Maladies d’importances économiques
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